J'avoue que comme titre d'article, ça n'attire pas autant l'œil que "Obama contre Godzilla", malheureusement, à ma connaissance, le roi des lézards n'a encore jamais menacé l'actuel président américain, pas même dans une théorie du complot.
Car c'est une fois de plus d'une théorie du complot que je vais te parler aujourd'hui (c'est la saison). Car sans doute l'ignorais-tu, lecteur naïf, mais Barack HUSSEIN Obama n'est pas un citoyen américain ! Il est en Vérité né au Kenya et ne devrait à ce titre pas être président ! C'est en tous cas ce qu'affirment un nombre déprimant de personnes pas du tout motivées par la moindre xénophobie que ce soit.
1. Naissance d'une idée débile
Tout commença probablement alors qu'un blogger connu sous le pseudonyme de Judah Benjamin, apparemment un peu aigri que sa favorite Hillary Clinton ait perdu les primaires du Parti Démocrate, produisit deux articles (où il se montra quelque peu énervé contre les minorités) dans lesquels il affirma que quelque soit le lieu de naissance de Barack Obama, celui-ci ne pouvait être un citoyen américain, puisque son père était kenyan. Il n'avait de toute évidence jamais entendu parler du droit du sol, mais passons.
Rapidement, cette amusant hypothèse fut reprise très sérieusement par d'autres politiciens, tels que le tristement célèbre Donald Trump*, mais aussi l'ex-avocat et "journaliste d'Internet" Andy Martin, auto-proclamé "Roi des Birthers", qui découvrit également une horrible Vérité : Barack Obama, non content d'être un étranger, était aussi un musulman ! D'autres rumeurs du même genre naquirent rapidement, y compris plusieurs affirmant qu'il était membre des Black Panthers.
A cette légion de fadas de tous poils se joignit Joseph Farah, fondateur de World Net Daily (tout est dit), le truther Gary Kreep, et surtout le docteur Orly Taitz**, supposément avocate elle aussi, à ceci près que son diplôme lui a été délivré par une université non-reconnue par l'état. Un coup des Illuminatis, à n'en pas douter.
Un sondage réalisé fin juillet 2009 montra que seuls 42 % des Américains croyaient qu'Obama était né aux USA, tandis que 23 % croyaient qu'il avait bel et bien vu le jour à l'étranger. La Vérité gagnait du terrain ! D'ailleurs, le supposé président n'avait jamais publié son certificat de naissance. Quelle preuve supplémentaire fallait-il pour démontrer sa culpabilité ? Certes, aucun des précédents présidents ne l'avait fait non plus, mais les autres n'étaient pas n... euh... démocrates.
Easy mistake. |
2. (Im)maturité
Orly Taitz fit alors avancer sa cause en publiant ce qu'elle affirmait être le certificat de naissance kenyan du non-président... et qui se révéla en fait être un faux grossier (apparemment, c'était une blague d'un blogger anonyme). Sérieusement, le gouvernement iranien lui-même aurait fait mieux. Refusant de se laisser démonter, la doctoresse affirma que c'était aux cours de justice de décider s'il s'agissait ou non d'un faux document.
Et pourtant, il a commis ceci, le gouvernement iranien. |
Pourtant, dès la semaine des élections présidentielles de 2008, l'état d'Hawaï avait confirmé que Barack Obama était bel et bien né sur son sol. L'équipe du futur président avait même produit un certificat de naissance en forme courte. Les birthers n'en eurent cure : pourquoi sous forme courte (outre le fait que ce soit suffisant pour prétendre à la citoyenneté américaine) ? Où est le certificat sous forme longue ? Complot ! Complot !
Excédé par ses pitreries, Obama finit par publier le certificat sous forme longue tant exigé, alors qu'il n'était pas obligé de le faire, espérant que ça calmerait ses détracteurs. Fol espoir, car rien ne peut arrêter un conspirationniste, surtout lorsqu'il a des livres à vendre. Les birthers se mirent alors à demander les preuves qu'il avait bien été à l'université aux USA. Donald Trump alla jusqu'à demander ses dessins de maternelle. D'autres admettent implicitement qu'aucune preuve ne sera jamais suffisante, puisque les services secrets les auront certainement toutes falsifiées (y compris un faire-part de naissance publié dans un journal local).
Excédé par ses pitreries, Obama finit par publier le certificat sous forme longue tant exigé, alors qu'il n'était pas obligé de le faire, espérant que ça calmerait ses détracteurs. Fol espoir, car rien ne peut arrêter un conspirationniste, surtout lorsqu'il a des livres à vendre. Les birthers se mirent alors à demander les preuves qu'il avait bien été à l'université aux USA. Donald Trump alla jusqu'à demander ses dessins de maternelle. D'autres admettent implicitement qu'aucune preuve ne sera jamais suffisante, puisque les services secrets les auront certainement toutes falsifiées (y compris un faire-part de naissance publié dans un journal local).
3. Des liens pour aller plus loin
- Une section entière du site Snopes consacrée aux très, très nombreuses rumeurs courant sur le président américain.
- Une longue charte de toutes les théories du complot (ou presque) impliquant Barack Obama. Tu savais déjà qu'il était musulman et communiste, mais savais-tu également qu'il avait été marié un homme pakistanais, qu'il était citoyen indonésien, qu'il était le fils de Malcolm X, qu'il est reptilien et qu'il est l'Antéchrist ? Puisque je te le dis !
* Mais si, rappelez-vous... Le type qui a réussi à faire faire banqueroute à un casino. Plusieurs fois !
** Elle est dentiste, si vous vous demandiez.
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