9 novembre 2013

Mike le poulet sans tête

Quand on s'intéresse au paranormal, au surnaturel et aux trucs du même genre, on tombe souvent sur des histoires inhabituelles (telles que les supposés cas de maisons hantées), bizarres (telles que bien des observations d'OVNI) ou tout simplement aberrantes (tel que cet imbécile que j'ai croisé et qui m'a assuré que le Canada faisait partie des États-Unis). Et il arrive parfois que l'on tombe sur une histoire vraiment... vraiment... enfin, une histoire pour laquelle il n'existe même pas d'épithète approprié.

L'histoire de Mike le poulet sans tête, également appelé Mike le Miraculé, entre sans nul doute dans cette dernière catégorie.

Cot cot.

Pour ceux d'entre vous qui n'ont pas entendu parler de cette volaille, celle-ci se distingua de ces compères en ayant accompli l'exploit de vivre pas loin de 18 mois sans tête. Attention, les enfants, la suite de l'histoire est, vous vous en doutez, quelque peu dégueulasse.

Selon la petite histoire, le propriétaire de la poule, un fermier américain portant le doux nom de Lloyd Olsen, lui aurait un beau jour coupé la tête à la hache afin de pouvoir déguster le reste avec des pommes de terre sautées et un bon tonneau de bière. Ayant peut-être déjà commencé par cette dernière étape, Olsen manqua la veine jugulaire de la volaille, ainsi que son oreille interne et la majeure partie de son tronc cérébral. Mike se retrouva ainsi sans tête, mais toujours bien vivant.

Après s'être avisé que la chose n'était pas une plaisanterie morbide de Nyarlathotep, Olsen décida, un peu honteux -ou trouvant la situation hilarante-, de ne pas finir le travail et d'élever le jeune coq quasi-sans-tête. Le gallinacé ne possédant plus de bec, le fermier le nourrissait de très petites graines et de lait à l'aide d'une pipette enfoncée dans ce qui lui restait de cou. Peu à peu, Mike apprit à vivre avec son nouveau corps : il put de nouveau marcher et grimper aux perchoirs les plus élevés sans perdre l'équilibre. Il pouvait même à nouveau chanter, si émettre un hilarant bruit de gargouillement guttural peut-être considéré comme un chant. On l'observa également tenter de se lisser les plumes et de picorer la nourriture, prouvant que la seule chose qui a l'air plus con qu'une poule devant un couteau est une poule sans tête.

Pendant longtemps, on crut naturellement que tout cette histoire n'était qu'un canular grotesque. Il fallut que Lloyd Olsen amène l'animal à l'Université d'Utah de Salt Lake City pour que l'on reconnaisse qu'il était effectivement possible d'être trop incompétent pour tuer correctement une poule en la décapitant. Les neurologues qui examinèrent Mike conclurent qu'il s'agissait là d'un exemple très illustratif -et même très graphique- de la capacité du tronc cérébral à s'occuper des fonctions motrices même lorsque le cortex cérébral à foutu le camp avec pertes et fracas.

Réalisant que ce poulet trompe-la-mort pourrait s'avérer être une vraie manne, Olsen décida d'attirer l'attention de la presse locale sur Mike. Très vite, l'histoire fit les choux gras de beaucoup de journaux, y compris du magazine Time. Le poulet devint rapidement une attraction touristique. Pour 25 cents de l'époque, le public pouvait à loisir admirer Mike l'Horrible Truc Sorti d'un Roman de Stephen King. Mike rapporta à son propriétaire jusqu'à 4.500 $ par mois (soit 48.000 $ après inflation). Inspiré par cet... accomplissement, faute d'un meilleur terme, d'autres éleveurs de poules décidèrent de décapiter leurs volailles pour avoir eux aussi leur propre Mike. Malheureusement, il s'avéra très vite que couper la tête des poules était quelque peu fatal pour les ex-futurs-imitateurs.

Mike mourrut finalement d'étouffement en mars 1947 (quelque mois à peine avant l'incident de Roswell ! Coïncidence ?!). Bien des années plus tard, un « Mike the Headless Chicken Day » lui fut dédié dans la petite de ville de Fruitas dans le Colorado (à deux pas de la localisation supposée de South Park ! Coïncidence ?!), au cours de laquelle les fêtards sont invités à participer à toutes sortes de compétition de bon goût telles que le lancer d'œufs et la course comme un poulet sans tête sur 5 miles (5 ! Exactement le nombre de branches dans l'étoile de David à une près ! Décidément, ça fait beaucoup de coïncidences !).

Et ainsi s'achève l'amusante quoique morbide histoire de Mike le poulet sans tête. Lecteur, je te laisse le soin d'imaginer quelle morale on pourrait bien tirer d'un tel conte.

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