Quand on s'intéresse au
paranormal, au surnaturel et aux trucs du même genre, on tombe
souvent sur des histoires inhabituelles (telles que les supposés cas
de maisons hantées), bizarres (telles que bien des observations
d'OVNI) ou tout simplement aberrantes (tel que cet imbécile que j'ai
croisé et qui m'a assuré que le Canada faisait partie des
États-Unis). Et il arrive parfois que l'on tombe sur une histoire
vraiment... vraiment... enfin, une histoire pour laquelle il n'existe
même pas d'épithète approprié.
L'histoire de Mike le poulet sans tête, également appelé Mike le Miraculé, entre sans nul
doute dans cette dernière catégorie.
Cot cot. |
Pour ceux d'entre vous
qui n'ont pas entendu parler de cette volaille, celle-ci se distingua
de ces compères en ayant accompli l'exploit de vivre
pas loin de 18 mois sans tête. Attention, les enfants, la suite de
l'histoire est, vous vous en doutez, quelque peu dégueulasse.
Selon la petite histoire, le
propriétaire de la poule, un fermier américain portant le doux nom
de Lloyd Olsen, lui aurait un beau jour coupé la tête à la hache
afin de pouvoir déguster le reste avec des pommes de terre sautées
et un bon tonneau de bière. Ayant peut-être déjà commencé par
cette dernière étape, Olsen manqua la veine jugulaire de la
volaille, ainsi que son oreille interne et la majeure partie de son
tronc cérébral. Mike se retrouva ainsi sans tête, mais toujours
bien vivant.
Après s'être avisé que
la chose n'était pas une plaisanterie morbide de Nyarlathotep, Olsen
décida, un peu honteux -ou trouvant la situation hilarante-, de ne
pas finir le travail et d'élever le jeune coq quasi-sans-tête. Le
gallinacé ne possédant plus de bec, le fermier le nourrissait de
très petites graines et de lait à l'aide d'une pipette enfoncée dans
ce qui lui restait de cou. Peu à peu, Mike apprit à vivre avec son
nouveau corps : il put de nouveau marcher et grimper aux
perchoirs les plus élevés sans perdre l'équilibre. Il pouvait même
à nouveau chanter, si émettre un hilarant bruit de gargouillement
guttural peut-être considéré comme un chant. On l'observa
également tenter de se lisser les plumes et de picorer la
nourriture, prouvant que la seule chose qui a l'air plus con qu'une
poule devant un couteau est une poule sans tête.
Pendant longtemps, on
crut naturellement que tout cette histoire n'était qu'un canular
grotesque. Il fallut que Lloyd Olsen amène l'animal à l'Université
d'Utah de Salt Lake City pour que l'on reconnaisse qu'il était
effectivement possible d'être trop incompétent pour tuer
correctement une poule en la décapitant. Les neurologues qui
examinèrent Mike conclurent qu'il s'agissait là d'un exemple
très illustratif -et même très graphique- de la capacité du tronc
cérébral à s'occuper des fonctions motrices même lorsque le
cortex cérébral à foutu le camp avec pertes et fracas.
Réalisant que ce poulet
trompe-la-mort pourrait s'avérer être une vraie manne, Olsen décida
d'attirer l'attention de la presse locale sur Mike. Très vite,
l'histoire fit les choux gras de beaucoup de journaux, y compris du
magazine Time. Le poulet devint rapidement une attraction
touristique. Pour 25 cents de l'époque, le public pouvait à loisir
admirer Mike l'Horrible Truc Sorti d'un Roman de Stephen King. Mike
rapporta à son propriétaire jusqu'à 4.500 $ par mois (soit 48.000
$ après inflation). Inspiré par cet... accomplissement, faute d'un
meilleur terme, d'autres éleveurs de poules décidèrent de
décapiter leurs volailles pour avoir eux aussi leur propre Mike.
Malheureusement, il s'avéra très vite que couper la tête des
poules était quelque peu fatal pour les ex-futurs-imitateurs.
Mike mourrut finalement
d'étouffement en mars 1947 (quelque mois à peine avant l'incident
de Roswell ! Coïncidence ?!). Bien des années plus tard, un « Mike the Headless
Chicken Day » lui fut dédié dans la petite de ville de
Fruitas dans le Colorado (à deux pas de la localisation supposée de
South Park ! Coïncidence ?!), au cours de laquelle les fêtards
sont invités à participer à toutes sortes de compétition de bon
goût telles que le lancer d'œufs et la course comme un poulet sans
tête sur 5 miles (5 ! Exactement le nombre de branches dans
l'étoile de David à une près ! Décidément, ça fait
beaucoup de coïncidences !).
Et ainsi s'achève
l'amusante quoique morbide histoire de Mike le poulet sans tête.
Lecteur, je te laisse le soin d'imaginer quelle morale on pourrait bien
tirer d'un tel conte.
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