C'est de nouveau l'heure d'une jolie histoire sortie tout droit du monde merveilleux des théories du complot ! Aujourd'hui, cher petit lecteur aux grands yeux émerveillés, je vais te conter la fable de HAARP, la dernière arme-secrète-que-tout-le-monde-connaît des États-Unis d'Amérique, qui permettra un jour aux forces du GROCON d'anéantir le mooooonde !
1. En Haarpentant le web
(Je vais peut-être arrêter les calembours, là... Je viens juste de commencer l'article et j'ai déjà honte de moi.)
Mais que ce se cache-t-il donc derrière cet acronyme bizarroïde avec lequel on peut faire moult jeux de mots ? HAARP signifie en fait tout simplement High Frequency Active Auroral Research Program, soit en français Programme de Recherche... heu... Bref, il s'agit donc d'un programme de recherche militaire et scientifique portant sur la ionosphère, afin d'en comprendre le fonctionnement, dans le but notamment d'en étudier les effets sur les communications à longue distance. En résumé, c'est un vaste générateur d'ondes radios de type ELF, mené à la fois par le Département de la Défense américain et l'Université d'Alsaka. L'intérêt pour l'armée américaine est assez évident : en cas de réussite, HAARP offrirait la possibilité de communiquer même dans des conditions ionosphériques défavorables. On n'en est pas encore là cependant (à supposer qu'on en sera là un jour), et à l'heure actuelle le projet a surtout un intérêt pour la recherche fondamentale.
Le site, bâti en 1993 en Alaska quelque part entre les banquises, les champs de pétrole et les politiciennes incompétentes, a coûté la bagatelle de 30 millions de dollars, soit plusieurs fois son budget prévu initialement.
Le projet HAARP a fait l'objet de plusieurs critiques dans les milieux scientifiques, à la fois pour son coût et en raison de craintes que les recherches ne soient préjudiciables à l'environnement (la ionosphère, en particulier).
Notons au passage que l'Europe s'est également pourvue d'un projet de recherche similaire, l'EISCAT (European Incoherent Scatter Scientific Association), et qu'il existe d'autres stations analogues dans plusieurs autres pays, notamment au Pérou et au Tadjikistan.
Le projet HAARP a fait l'objet de plusieurs critiques dans les milieux scientifiques, à la fois pour son coût et en raison de craintes que les recherches ne soient préjudiciables à l'environnement (la ionosphère, en particulier).
Faut avouer que niveau pollution visuelle, ça se pose un peu là. |
Notons au passage que l'Europe s'est également pourvue d'un projet de recherche similaire, l'EISCAT (European Incoherent Scatter Scientific Association), et qu'il existe d'autres stations analogues dans plusieurs autres pays, notamment au Pérou et au Tadjikistan.
2. Un Haarpège de délires
Bon, c'est bien beau tout ça, mais pourquoi j'en parle, moi ?
Eh bien, parce que comme tout projet militaire (américain, qui plus est !), surtout lorsque celui-ci est coûteux et tellement scientifique que le premier venu n'y comprend rien, le projet HAARP a fait l'objet de plusieurs théories du complot. Rien de surprenant, te diras-tu, lecteur devenu cynique à force de trop fréquenter ce monde merveilleux qu'est l'Internet, car encore une fois qu'est-ce qui ne fait pas l'objet de théories du complot, de nos jours ? Oui, mais là, c'est particulièrement marrant et tiré par les cheveux, alors j'en parle quand même, voilà.
Il y a certainement une logique quelque part là-dedans. |
La théorie fut reprise sous la plume de Jerry Smith,
Pour finir, Begich et consort accusèrent HAARP d'être capable de rien moins que de provoquer des séismes de par le monde, et depuis lors la station de recherche a été tenue pour responsable des séismes en Chine (2008), à Haïti (février 2011) et même à Fukushima (mars 2011) ! On lui imputa également la faute du tsunami thaïlandais (2004), de l'ouragan Sandy, des émeutes parisiennes de 2005 et peut-être même de la défaite de l'OM face au PSG, si ça se trouve. Ces sales élites sont vraiment capables de tout !
Le bon sens paysan. |
Mais comment une station d'étude des hautes couches de l'atmosphère a pu se retrouver accusé de causer des désastres n'ayant strictement aucun rapport (à moins qu'on ne trouve des failles sismiques dans les airs) ? Déjà, il faut rappeler que nos amis les conspirationnistes professionnels 1) n'ont que ça à foutre et 2) ont quand même besoin d'un peu de matière pour en remplir les livres et conférences qu'ils vendent.
Mais il y a également un troisième facteur un peu plus pernicieux. En 1985, le docteur en géophysique Bernard Eastlund, auteur de plusieurs brevets dont certains permirent la création du projet HAARP, affirmait qu'il était possible d'altérer l'atmosphère, la ionosphère et la magnétosphère d'une région grâce à l'une de ses inventions (laquelle, non seulement ne fonctionnait pas, mais nécessitait une puissance un million de fois supérieure à celle de la station alaskienne). Il affirma également que le projet HAARP offrait la possibilité de dévier un ouragan grâce à un "rayon électromagnétique" (quantique, je présume).
Tout cela est bien joli, te dis-tu, mais même si c'était vrai (et personne n'a jamais pu le prouver), ça n'a aucun rapport avec les séismes, les tsunamis, encore moins avec le contrôle mental ! A ceci je répondrais que oui, certes, mais quand vas-tu apprendre une bonne fois pour toutes qu'on ne discute pas avec la Vérité ? Serais-tu en fait un agent de la désinformation payé par les Chinois du Mossad ?
3. Balance tes liens, qu'on en finisse
- Un épisode des Skeptoids consacré à HAARP et aux mythes conspirationnistes qui l'entourent (en anglais).
- Un site conspirationniste sur HAARP, ça se mange sans faim (en anglais).
* Notez au passage l'invocation du saint nom de Nikola Tesla, bien qu'il n'ait rien demandé ni d'ailleurs aucun rapport avec cette histoire de fous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
L'auteur de ce blog se réserve le droit de supprimer sans la moindre pitié les commentaires insultants et/ou offensants, le spam, les trolls, les messages trop mal écrits ainsi que les adorateurs d'Alain Delon.
Le second degré est -de toute évidence- accepté, mais pas autant que les cartes VISA.