C'est l'heure de la suite de ma nouvelle ! T'es content, hein ?
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Partie 2 : Moi contre moi et Godzilla
Cette situation aussi embarrassante qu'inexplicable durait déjà près d'un mois lorsque je me décidai enfin à faire quelque chose. Seul, car mon autre moi semblait se moquer complètement de l'absurdité totale de vivre avec moi, alors qu'il était censé être moi. Ou l'inverse. Merde.
J'invitai un beau jour mon médecin dans mon appartement en prétextant une visite à domicile. J'avais du lui faire croire que je m'étais cassé une cheville pour qu'il accepte. Il s'appelait Ernest Edmond Grolleau, et je savais d'expérience qu'il y avait peu de choses qu'il détestait davantage que ceux qui faisaient des calembours sur son nom, chose qui nous rapprochait. Il était âgé de quarante-neuf ans et était normalement en pleine forme, ce qui ne l'empêcha pas de manquer de faire une attaque en découvrant la véritable raison pour laquelle j'avais besoin de lui.
Je ne saurais pas trop expliquer quel raisonnement m'avait amené à appeler un médecin pour résoudre le problème qui était le mien. J'imagine qu'il fallait bien commencer par consulter quelqu'un, n'importe qui, à ce sujet, vu que j'étais moi-même complètement dépassé. Et autant que ce fut un médecin, quitte à ce que celui-ci me redirige vers un spécialiste (j'espérais seulement que ledit spécialiste ne s'avérerait pas être un psychiatre, parce qu'il n'aurait plus manqué que ça).
Le docteur Grolleau me serra la main, puis avisa l'autre moi. Après un instant de flottement, le docteur Grolleau me dit :
"J'ignorais que vous aviez un frère, monsieur Innocent.
- Ouais, moi aussi, répliqua mon imbécile d'alter ego à ma place. C'était pénible au début, mais on s'habitue vite, en fait.
Le médecin le considéra pendant un instant. J'expliquai alors :
- Je n'ai pas de frère. C'est mon... enfin... c'est... Enfin, c'est la raison pour laquelle je vous ai fait venir.
- Je ne comprends pas, marmonna Grolleau.
- Oh, je sens que ça va être marrant, lança l'autre moi.
- Je ne comprends pas non plus, à vrai dire." dis-je en toute franchise.
Je lui fis néanmoins un récit circonstancié de l'apparition dans ma vie de moi-même, une histoire qui, je m'en rendis compte au moment de la répéter, comportait plein de trous scénaristiques, dus en grande partie à mon incompréhension de ce qui m'arrivait. Il fallut un quart d'heure au bon docteur pour se remettre de son émoi lorsqu'il comprit que j'étais tout ce qu'il y a de plus sérieux.
J'invitai un beau jour mon médecin dans mon appartement en prétextant une visite à domicile. J'avais du lui faire croire que je m'étais cassé une cheville pour qu'il accepte. Il s'appelait Ernest Edmond Grolleau, et je savais d'expérience qu'il y avait peu de choses qu'il détestait davantage que ceux qui faisaient des calembours sur son nom, chose qui nous rapprochait. Il était âgé de quarante-neuf ans et était normalement en pleine forme, ce qui ne l'empêcha pas de manquer de faire une attaque en découvrant la véritable raison pour laquelle j'avais besoin de lui.
Je ne saurais pas trop expliquer quel raisonnement m'avait amené à appeler un médecin pour résoudre le problème qui était le mien. J'imagine qu'il fallait bien commencer par consulter quelqu'un, n'importe qui, à ce sujet, vu que j'étais moi-même complètement dépassé. Et autant que ce fut un médecin, quitte à ce que celui-ci me redirige vers un spécialiste (j'espérais seulement que ledit spécialiste ne s'avérerait pas être un psychiatre, parce qu'il n'aurait plus manqué que ça).
Le docteur Grolleau me serra la main, puis avisa l'autre moi. Après un instant de flottement, le docteur Grolleau me dit :
"J'ignorais que vous aviez un frère, monsieur Innocent.
- Ouais, moi aussi, répliqua mon imbécile d'alter ego à ma place. C'était pénible au début, mais on s'habitue vite, en fait.
Le médecin le considéra pendant un instant. J'expliquai alors :
- Je n'ai pas de frère. C'est mon... enfin... c'est... Enfin, c'est la raison pour laquelle je vous ai fait venir.
- Je ne comprends pas, marmonna Grolleau.
- Oh, je sens que ça va être marrant, lança l'autre moi.
- Je ne comprends pas non plus, à vrai dire." dis-je en toute franchise.
Je lui fis néanmoins un récit circonstancié de l'apparition dans ma vie de moi-même, une histoire qui, je m'en rendis compte au moment de la répéter, comportait plein de trous scénaristiques, dus en grande partie à mon incompréhension de ce qui m'arrivait. Il fallut un quart d'heure au bon docteur pour se remettre de son émoi lorsqu'il comprit que j'étais tout ce qu'il y a de plus sérieux.