1 janvier 2013

La fabuleuse histoire de la Terre Creuse


Les enfants, pour fêter cette nouvelle année qui s'annonce déjà riche en zozoteries, je vais vous raconter une fabuleuse histoire. L'histoire de comment des gens ont cru (et en fait croient toujours) que la Terre est creuse, et quelles jolies fables ont été brodées sur cette base au demeurant marrante, quoique pas très cohérente.

1. Jusqu'ici, tout va bien


Précisons d'abord que la théorie de la Terre Creuse (ou Hollow Earth Theory dans la langue de Neil Patrick Harris) est une idée très sérieuse. Et par "très sérieuse", j'entends par là qu'elle est défendue très sérieusement par des gens réels, sans doute très sérieusement atteints comme nous allons le voir.

On dirait plutôt une pêche trop mûre.
Notre charmante histoire commence en 1692, dans le laboratoire de l'astronome anglais Edmund Halley (celui-là même qui donnera son nom à la célèbre comète dont il avait calculé la périodicité et prévu le retour). Alors qu'il se livrait à des observations sur le champ magnétique terrestre, Eddie remarqua des variations dans la direction du dit champ. Il proposa une hypothèse pour expliquer ce curieux phénomène (qui fut mieux expliqué quelques décennies plus tard) : il existait en fait plusieurs champs magnétiques terrestres. Comment était-ce possible ? Eh bien ! c'est parce qu'il existe plusieurs Terres (quatre en tout), enfermés les unes dans les autres, comme des poupées gigognes.

Ne s'arrêtant pas en aussi bon chemin, Halley imagina qu'il y avait de la vie sur (dans ?) la Terre intérieure, et même une "atmosphère lumineuse". Bon, jusque là, c'est un peu farfelu, mais ça reste globalement concevable, en tous cas pour un scientifique du XVIIème siècle. Certes, cette idée allait à l'encontre de beaucoup de lois de la physique et de la géologie, mais la plupart n'avaient pas encore été découvertes, alors c'était pas sa faute.

2. Ça manque d'ésotérique, tout ça 


Ce n'est qu'au début du XVIIIème siècle que la théorie commencera à devenir vraiment loufoque, sous l'impulsion du mathématicien suisse Leonhard Euler qui déclara qu'en fait, il n'y avait qu'une sphère à l'intérieur de la Terre, au centre de laquelle se trouvait un Soleil de 950 kilomètres de large, fournissant chaleur et lumière à la civilisation qui s'y trouvait. Plus tard, le mathématicien écossais Sir John Leslie rétorqua qu'il n'y avait pas un, mais deux Soleils intérieurs, parce que tant qu'à péter les plombs, autant y aller à fond.

Hey, je vois ma maison, d'ici.

Plus tard, au XIXème siècle, le vétéran de la guerre de 1812 John Symmes continua à élaborer toutes sortes d'hypothèses au sujet des sphères concentriques. Ses successeurs donneront d'ailleurs son nom aux trous qui permettent supposément de passer d'une sphère à une autre.

Symmes lança entre autres l'idée d'aller chercher un de ces fameux trous au pôle Nord. Il avait en effet déduit qu'un trou, large de 6.000 à 10.000 kilomètres, devait s'y trouver parce que... à cause des raisons. Voilà. Finalement, l'expédition ne put se faire, et plus tard, lorsque l'amiral Byrd parvint à survoler le pôle Nord, on s'aperçut que décidément, il ne s'y trouvait pas plus d'ouverture vers un monde intérieur que de connaissances en biologie dans le crâne d'un créationniste.

21 décembre 2012

Joyeuse fin du monde !

Ça y est, on est tous morts.

Ça chatouille un peu, je trouve, non ?

Pour vous consoler d'être tous décédés ainsi sans même que vous vous en soyez rendu compte, voici une jolie image :


Bonne fêtes de fin (har ! har !) d'année à tout le monde, je pars en vacances. Prochain article prévu pour le premier janvier. Salut à tous !

Comme quoi, toute cette histoire aura quand même eu un effet positif...

10 décembre 2012

Moi, rôliste

Hé, j'ai eu une idée géniale ! Et quand je dis "j'ai eu une idée géniale", je veux bien sûr dire : "j'ai trouvé une idée géniale sur un autre blog et je vais la recopier ici".

Voici donc l'histoire de comment je découvris le jeu de rôle, et comment ce loisir époustouflant et objectivement parfait m'a transformé du petit con boutonneux et asocial que j'étais en grand con boutonneux asocial avec une barbe et des cheveux longs que je suis fier d'être aujourd'hui.

Ma mémoire étant ce qu'elle est, une partie de ce récit a été romancée et ne prétend pas à la précision historique.

1. Descente aux enfers


Tout commença en l'an de grâce 1999, alors que ma mère m'offrit le livre du jeu de rôle Star Wars (version D6, seconde édition). Offrir quoi que ce soit avec les mots "Star Wars" à un gosse de mon âge, c'est comme offrir un verre de whisky à un alcoolique. La scène se déroula de la façon suivante :
- Ouaaaaaah, merfffi maman ! [Oui, à l'époque je portais un appareil dentaire. Et pas le genre discret, en plus]
- Ouais, amuse-toi bien. Évite juste que ça devienne une obsession, d'accord ?
- Ah bah non, tu penfffes bien ! Je suis quelqu'un de très modéré, et de vafffement modefffte en plufff !
- Tant mieux, alors !

And so it begins...

Balançant allègrement cette recommandation par la fenêtre, je me plongeais aussitôt dans la lecture de cette sainte œuvre. Sa lecture à peine terminée, j'avais vu la Lumière et j'étais converti. Je me lançais aussitôt à corps perdu dans la création de fiches de personnages, de scénarios, de campagne, etc.

Naturellement, la plupart ne servirent jamais, mais peu m'importait, je continuais d'en créer à tour de bras. J'en remplissais des cahiers, des classeurs, des portes-vues. La plupart continuent d'encombrer inutilement ma bibliothèque et ma chambre. Il m'arrive, nostalgique, de les relire, me demandant si je dois ou non continuer à les garder, avant de me décider à les conserver "au cas où".

Je rejoignais une association de rôlistes (il y en avait trois à l'époque dans mon coin ; il n'en reste plus qu'une aujourd'hui). Là-bas, j'allais de découvertes en découvertes. Ah bon ? Il y avait d'autres univers de JDR ? Tiens, il existait d'autres systèmes de jeu ? Mais que sont ces dés mal fichus que je vois-là ? Pardon ? Des D20 ? Mais à quoi cela peut-il bien servir, un dé qui va jusqu'à 20 ?

Je découvris pêle-mêle Prophecy (et l'intérêt d'un univers qui n'est pas manichéen), Cyberpunk (que je préférerais toujours à Shadowrun, c'est comme ça, deal with it), le jeu de rôle de Fallout, le terrifiant Appel de Cthulhu, le très bizarre Tout le monde est John, le Livre des Cinq AnneauxWarhammerDonjons & Dragons (que je décidais bien vite de détester*, ainsi que le système D20 en général), et de nombreux autres que j'oublie certainement.

Plus tard, je me fis offrir par un ami de ma mère le livre Fondation. Je collectais rapidement toute la collection (ainsi que les romans du cycle des robots). Ma passion fanatique pour la science-fiction naquit alors, pour ne plus jamais s'éteindre. Je me fis par la suite un point d'honneur de découvrir et dévorer tous les JDR, romans, BD, et films ayant ne serait-ce qu'un vague lien avec la SF.


Je fis aussi la découverte, par l'un de mes amis qui était également maître de jeu, du fameux jeu de rôles Ambre.
- Quoi ?!? Un jeu de rôle sans dé ?! Quelle est donc cette hérésie ?! Pourquoi pas un Monopoly sans billets, aussi ?** Donne-moi une bonne raison de ne point appeler l'Inquisition Ludique séance tenante !
- Ben, déjà, ça existe pas, l'Inquisition Ludique.
- Ha, bien vu. Bon, ça marche comment, ton machin ? J'peux essayer ?
- Oui, bien sûr. T'as lu les romans ?
- Pardon, quels romans ?
Et c'est également ainsi que je découvris le célèbre Cycle d'Ambre de Pierre Zelazny, et m'initiait à la fantasy.

2. La dictature pour les nuls


J'avais toujours adoré lire et écrire, et voilà que cette passion m'ouvrit les portes d'une activité sociale. Sociale. Genre, interagir avec des gens, et tout. Je découvris bien vite que j'étais plus particulièrement à l'aise en tant que maître de jeu, où ma créativité, mon talent pour l'improvisation et surtout ma personnalité obsessionnelle pouvaient s'exprimer au mieux.

Un loisir qui encourage les relations sociales, qu'on vous dit.
Je me spécialisais très vite dans les systèmes de jeux universels, tels que le système D6, GURPS et surtout BaSIC. Ils avaient en outre l'avantage de pouvoir être obtenus gratuitement sur Internet (ou du moins leur version light pour les deux derniers). Car hélas, le JDR est un passe-temps très coûteux (35 € en moyenne le livre de règles, sans parler de ceux qui sont en deux parties (une pour le MJ, une pour les joueurs)) ça finit par faire très mal), en particulier pour l'égoïste fauché que je suis.

Et pour couronner le tout, le JDR est une activité qui, en plus d'être chronophage, n'est pas aussi populaire que j'aimerais qu'elle le soit. Ainsi, trouver des joueurs est toujours un problème. L'association de rôlistes à laquelle j'appartenais ferma d'ailleurs ses portes, faute de participation.

A la suite de cette cessation inopinée d'activité, je ne jouais plus que de façon irrégulière, lançant des campagnes qui ne se finissaient jamais, créant des personnages qui jamais ne devaient être joués... J'essayais d'initier un maximum de personnes de mon entourage afin de trouver des joueurs : mes amis, les amis de mes amis, les vagues connaissances des amis de mes amis... Je finis par créer, à la sueur de mon front, un petit mais irréductible groupe de joueurs.

INTERLUDE ZYZOMIS
Ceci est un zyzomis.
FIN DE L'INTERLUDE ZYZOMIS

En parallèle, je découvris le JDR par chat, via des logiciels tels que Rolistik/Rolisteam. Je tombais presque par hasard (sur un forum consacré à Ubuntu, c'est pour vous dire) sur le forum JDR-Virtuel, que je squatte désormais et grâce auquel je pus poursuivre mes expériences ludiques. Ce n'est certes pas aussi "vivant" que de jouer autour d'une table, en "vrai", mais ça me plait énormément malgré tout.

3. L'avenir


Aujourd'hui, plus que jamais, j'entretiens de nombreux projets concernant ce qui est désormais l'une de mes activités préférées (outre le punk rock, l'écriture, la domination du monde et la dépression nerveuse). 

En voici une petite liste (qui ne prétend certes pas à l'exhaustivité) :
XXVI, un JDR space-opera relativement hard science, mâtiné de cyberpunk, se déroulant au XXVIème siècle, comme son nom l'indique. 
Tropico, el juego de rol !, une adaptation ludique non-officielle de la célèbre franchise de jeux de gestion. En résumé, un mélange de James Bond et de Paranoia.
- The Gray Race, JDR de SF où les PJs incarnent des intelligences artificielles alors que la Singularité commence... ce que les humains ignorent encore.
Blue Dawn, scénario qui se veut l'inversion parodique du film Red Dawn (l'Aube Rouge). En d'autres termes, l'invasion de la glorieuse Union Soviétique par les cochons capitalistes venus d'Amérique, et leurs alliés européens et japonais !

Qui sait ? Avec un peu de chance, certains se termineront un jour.






* Sauf dans le cadre d'une partie dans l'univers de Planescape. Là, ça va.


 ** En fait, ce serait pas une mauvaise idée, ça. On appellerait ça Monopoly : Hippie Edition™. On dirait que ce serait une dénonciation de la société capitaliste et on en vendrait des millions !

9 décembre 2012

Hôspitalisation

Hey les mecs, j'suis à l'hôpital depuis quelques temps. C'est compliqué d'accéder à Internet avec tous ses tubes plantés partout.

Oh, c'est rien de bien grave, mais j'en ai sûrement pour quelques semaines.

P.S. : Si quelqu'un à de la moelle épinière en rab' qui traîne quelque part, ça m'arrangerait.

1 septembre 2012

Alors j'ai pas aimé The Dark Knight Rises...

Lecteur, avec ce genre de titres, je ne te prends décidément pas en traître. Déjà, tu te doutes que Spiderman n'a que peu de chances d'apparaître dans cet article.

Alors, disais-je, je n'ai pas aimé The Dark Knight Rises. Il faut dire que dans le milieu cinématographique, les films de super-héros sont un genre ô combien périlleux, capable du meilleur (The Dark Knight) comme du pire (tous les films qui ne sont pas The Dark Knight). Les adaptations cinématographiques de l'homme chauve-souris elles-mêmes ont joyeusement oscillé entre "très bon" (la dualogie de Tim Burton), "très mauvais" (les... trucs de Schumacher) et "tellement mauvais que c'est bon" (le film tiré de la série télé Batman des années 50).

Bon, celui-là n'était pas Batman Forever, et c'est toujours ça, je suppose. Mais un trop grand nombre de problèmes, d'incohérences et de facilités scénaristiques m'a empêché de le savourer pleinement. Je vais lister ci-après ici les raisons principales.

Je préviens les éventuels lecteurs que cet article sera pourri de spoilers. D'ailleurs, si tu n'as pas vu le film, tu risques de ne pas comprendre grand-chose.

1. Un film de Batman sans Batman dedans 


Ou si peu.

On aurait aussi bien fait de prendre celui-là.
En effet, la majeure partie du film devra se passer de son sauveur super-héroïque attitré, au point qu'on aurait pu aussi bien renommer ce film Gotham Rises, ce qui aurait eu plus de sens et aurait même éventuellement pu donner un meilleur film (que ferait Gotham pour se débarasser de ses super-villains quand leur super-héros est occupé ailleurs ?).

Batman n'apparaitra qu'après quarante minutes de film environ, pour n'occuper l'écran qu'un minimum. Et franchement, j'ai du mal à considérer cette encagoulé comme le vrai Batman. Le vrai Batman, vois-tu, est intelligent (en fait, il est même censé être très intelligent, bien plus que ses adversaires... Rappelons qu'il a quand même réussi dans un comic book dont le nom m'échappe à manigancer un plan amenant le Joker à le sauver !). En outre, le vrai Batman est paré à toutes éventualités, au point qu'il a même à sa ceinture un morceau de kryptonite, pour le cas où il se ferait attaquer par Superman (ce qui s'est déjà produit, d'ailleurs).

Hors, le Batman que voici est vraiment, mais alors vraiment très con. Un exemple ? Eh bien, voici quelques un des plus marquants, tous issus de la même scène :

Après s'être fait avoir comme un con par Catwoman*, Batman se retrouve forcé de combattre Bane dans son propre repaire. Bon, soit. C'est Batman après tout, il est bardé de gadgets en tous genres, alors il va... hum... attaquer un lutteur meurtrier au moins deux fois plus large que lui... à mains nues. Vraiment ?... Mais quel con.