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12 mai 2014

Startopia

Bon sang, je n'arrive pas à croire que j'ai écrit en tout et pour tout un seul article portant sur un jeu vidéo l'an passé. Ceci dit, ce n'est pas que de ma faute : plusieurs billets de mon blog ont été effacés, j'ai eu plusieurs pannes de courant, je me suis retrouvé impliqué dans un incident nucléaire et j'ai eu la flemme. Alors, vous voyez...

Bref, sans autre préambule, je vais aujourd'hui parler d'un de mes jeux favoris : Startopia. Un jeu de gestion. Dans l'espace. Oui. Voilà. Bon.

Ce jeu fut développé en l'an de grâce 2001 par les bonnes gens du studio Mucky Foot Productions, petit studio anglais formé d'anciens membres du légendaire studio Bullfrog (Populous, Syndicate, ça te dit quelque chose ?) qui sortit un grand total de trois jeux avant de fermer boutique. Tiens, cette histoire m'est familière... Soit c'est encore une manifestation de la malédiction du troisième opus, soit j'ai un goût vraiment très particulier en matière de jeux vidéo.

Quoique fort bon, le jeu souffrit d'une mauvaise publicité et d'une mauvaise distribution qui l'empêchèrent d'obtenir le succès qu'il méritait. La fermeture prématurée de Mucky Foot n'arrangea bien sûr pas les choses. Le jeu est depuis vendu par GoodOldGames, où je l'ai d'ailleurs eu pour un dollar en solde.


Jeu testé dans la version originale (pour changer) telle que distribuée par GoodOldGames.com. Une version française existe, mais rien à foutre.

1. Frying pan ou melting pot ?


Au début de chaque partie, le joueur atterrit dans une vieille station spatiale en forme de donut, laissée depuis pas mal de temps à l'abandon. L'objectif est de remettre cette station en état de marche et d'en assurer la gestion. Le joueur est assisté dans sa tâche par VAL (hum...), une I.A. qui lui servira de majordome sarcastique. En sus, le joueur devra s'équiper en drones de construction et de sécurité, et recruter des employés parmi ses visiteurs.

Chaque station se divise en trois ponts : l'engineering deck (ou pont technologique dans la VF), où se trouvent toutes les facilités techniques, industrielles et commerciales le pleasure deck (pont plaisir en franchouillard) et le biodeck (appelé... Petikoindenatur en français. Tu commences à comprendre pourquoi je préfère la version originale ?), qui sert à la fois de parc d'intérieur et de serre, puisque l'on peut y cultiver toutes sortes de plantes qui pourront ensuite être récoltées.

 L'engineering deck.

En outre, une large variété d'aliens de toutes les formes et de toutes les couleurs viendront rapidement inonder ladite station ; chaque espèce ayant bien sûr des goûts, des besoins et des talents différents. Il y a un total de huit espèces intelligentes :
- Les Grouliens Salt Hogs, des cochons humanoïdes à l'accent cockney que l'on pourrait aussi bien surnommer les prolétaires de l'espace. Ils constituent la main-d'œuvre non-qualifiée, et feront fonctionner les usines (factory) et les recycleurs (recycler). Leur éthique de travail est d'ailleurs tellement extrême qu'il est possible de les faire mourir d'épuisement en les faisant travailler trop longtemps. Ils s'entendent très bien avec les espèces de basse extraction, et beaucoup moins avec celles d'un statut social supérieur.
- Les Greys, en d'autres termes les petits gris de nos légendes urbaines à saveur ufologique. Quand ils ne sont pas occuper à enfoncer des sondes anales et voler du bétail de-ci de-là, ils s'avèrent être des médecins très doués, et les seuls à pouvoir faire tourner un hôpital (sick bay). Ils apprécient les environnements froids et humides (la neige en particulier).
- Les Grekka Targs, sorte de demi-portions d'insectes humanoïdes avec des ailes, sont des experts en technologie. Le principal (pour ne pas dire le seul) intérêt de cette espèce est sa capacité à opérer les senseurs de communication (comsensor). Et... c'est à peu près tout ce qu'il y a à dire sur les Targs, sinon peut-être qu'ils peuvent s'avérer utiles pour assurer la sécurité (ou comme chair à canon) et qu'ils apprécient les environnements froids et secs.
- Les Kasvagorians sont de très grands tas de muscles pourvus d'un sourire carnassier. Appréciant la violence comme nulle autre espèce, ils font d'excellents gardes et pourront s'occuper du centre de sécurité (security center). Un joueur projetant de partir en guerre contre un rival aura tout intérêt à en embaucher une flopée. Les Kasvagorians mangent beaucoup, n'aiment pas le luxe ni le raffinement et ne sont dans l'ensemble pas des plus malins. Ils apprécient les environnements chauds et arides. Les espèces plus pacifistes les ont naturellement dans le nez.
- Les Dahanese Sirens, extra-terrestres très semblables aux humains à l'exception de leurs ailes d'ange. Hédonistes légèrement vêtus, les Sirens s'occupent des love nest sur le pleasure deck, où ils dispensent à leurs clients de l'amour et du sexe -en version tout public. Un service vital s'il en est, mais que d'autres espèces jugent décadent et n'apprécient guère. Les Kasvagorians sus-mentionnés n'aiment pas non plus leur côté tafiole.
- Les Karmaramas sont les hippies écolo new age de l'espace... la preuve qu'on peut bien fuir jusqu'à l'autre bout de la galaxie, ils seront toujours là. Ces humanoïdes violets à quatre bras sont des fermiers compétents et s'occuperont de cultiver les plantes du biodeck. Récolter trop de leurs précieuses plantes d'un coup peut d'ailleurs les inciter à démissionner, parce que c'est pas gentil pour l'environnement, ça, man. Les Karmaramas sont parmi les aliens ceux qui mangent et dorment le plus. Ils aiment beaucoup les Sirens, mais -pour une raison très curieuse- détestent les Kasvagorians.
- Les Turakkens, aliens à deux têtes, sont des scientifiques hors de pair. A ce titre, ils sont les seuls à pouvoir occuper les laboratoires (laboratory) de la station et à y rechercher des technologies. Ils sont de très grands amateurs des services proposés par les Sirens, si bien qu'il leur arrive de déserter leurs postes pour aller s'adonner à... enfin... heu... Bref, un joueur avisé aura à cœur de rationner leurs visites aux love nest. Pragmatiques, rationnalistes et athées, ils ne s'entendent pas avec les Zedem Monks.
- Les Zedem Monks, justement, sont comme leur nom l'indique le clergé de l'espace. Leur principal fonction, une fois recrutés, est la création d'un temple Zedem sur le biodeck, où les âmes en manque d'amour ou venues chercher pénitence pourront être accueillis. Chaque visiteur converti rapportera 5.000 points d'énergie au joueur. Comme je l'ai précédemment mentionné, les Sirens et les Turakkens ne sont pas les bienvenus auprès des Zedem. Ces pêcheurs ne verront jamais la lumière !...
- Les Polvakian Gem Slugs, enfin, sont l'aristocratie du futur : obèses, fainéants, prétentieux, inutiles, on ne peut ni les embaucher ni les mettre à la porte. Leur seule et unique utilité -et c'est un bien grand mot- est leur capacité à déféquer des turdites, des pierres précieuses de grande valeur, lorsqu'ils sont contents. Il est cependant difficile de les satisfaire, et seule une combinaison bien particulière de divertissements saura leur décrocher un compliment (et leur faire sortir la merde dorée du cul). En outre, ils n'apprécient pas la saleté, encore moins ces bolcheviks de Salt Hogs.

Un bar sur le pleasure deck.

2. With Blackjack and hookers


Voilà donc le joueur à la tête de sa propre station spatiale, avec un petit pactole d'énergie (la monnaie du jeu), quelques Scuzzers (droïdes chargés de la construction, du nettoyage et de l'entretien), une intelligence artificielle qui ne manquera pas une occasion de faire comprendre à son patron qu'il est nul, et son ambition de construire une station digne de ce nom ou tout au moins de ne pas finir dans un trou noir en cas d'échec.

Le collecteur d'énergie. S'il se vide, c'est la fin des haricots.
Pour bâtir sa station, il faut plus que de l'énergie, les droïdes susmentionnés et de la bonne volonté : il faut aussi les plans (blueprints) de chaque construction. Ceux-ci peuvent être obtenus par la recherche (mais encore faut-il posséder un laboratoire, des Turakkens et les matériaux de bases pour lancer la recherche), soit plus simplement par le commerce. Un grand nombre de marchands passent en effet par la station, en particulier l'impayable -ha, ha, ha, quel jeu de mots- Arona Dal, commerçant peu honnête tout droit échappé d'un roman de Terry Pratchett. Cette deuxième méthode, tout en étant plus rapide et plus simple, est aussi beaucoup plus chère, surtout si l'on opte pour Arona, qui prendra toujours soin d'augmenter ses prix par rapport à ceux du marché.

L'énergie, justement. Comme dans tout jeu de gestion, il est important d'en avoir plein, d'autant que dans Startopia, en plus de servir de monnaie, elle sert aussi à assurer le bon fonctionnement de vos installations. Personne n'aime faire ses courses dans le noir, après tout. Il va donc falloir très vite installer des facilités de base pour que les touristes dépensent leur argent : berth (dortoir), dine-o-mat (distributeur de nourriture, traduit par "manj-a-touar", dans la VF...), quelques boutiques sur le pleasure deck...

Cependant, le joueur cherchant à s'étendre comprendra rapidement que même l'espace coûte de l'argent, puisqu'il faut payer pour débloquer une nouvelle section de la station et ainsi avoir la place de construire d'avantage. Et s'il existe un rival dans la station, cet espace devra à terme être payé non plus avec de l'énergie, mais avec le sang des employés, au long de conflits meurtriers où tout le monde se fout joyeusement sur la gueule pour le contrôle d'un secteur.

Le commerce est un élément très important du jeu. Achetez haut et
vendre bas est même l'objet d'une des missions de la campagne.

 3. Thank you for pressing the self-destruct button


La zonzon de l'espace.
La grande force de Startopia, c'est le large éventail de possibilités qu'il offre au joueur. Il est tout à fait envisageable de faire de sa station un super-marché galactique, une station de recherches, une exploitation agricole, un hôpital, une industrie, une station commerciale, une prison... ou un mélange détonnant de tout cela. La campagne a justement pour objet d'explorer chacune de ses possibilités, une par une, en introduisant à chaque mission un ou plusieurs nouveaux éléments du gameplay.

Ladite campagne est à ce sujet très utile pour se familiariser avec le jeu, d'autant que sa difficulté est très bien dosée : facile dans les premiers niveaux, particulièrement corsée dans les derniers, et très variée tout du long. On regretta cependant sa brièveté relative (10 missions en tout et pour tout) et le fait que les dernières reposent beaucoup sur la chance. Heureusement qu'il existe le mode sandbox, où tous les délires sont possibles et où une partie peut durer sans problème une dizaine d'heures.

Startopia a-t-il des défauts, en dehors de cela ? Le fanboy en moi me crie que non, mais l'autre partie de moi qui se veut rationaliste me pousse à faire remarquer que le jeu peut s'avérer délicat à prendre en main par des néophytes, car son tutorial n'est pas très poussé et le jeu se montre plutôt avare en explications et en aide in-game.

4. Roswell that ends well


En résumé et pour conclure, Startopia est mon jeu de gestion préféré avec Tropico. Un joyau d'originalité, d'humour et de profondeur, avec des doubleurs excellents et des graphismes (pour l'époque, évidemment) classieux. Que dire de plus ?

6 janvier 2014

La maladie du prix Nobel

Lecteur, tu as certainement entendu parler du sophisme connu sous le nom d'appel à l'autorité (ou argumentum ad verecundiam pour ceux qui veulent se la jouer auprès des nanas). Le principe est -trop- simple, en voici un exemple illustratif :
"QUOI ?! Tu crois sérieusement à la version officielle pour les attentats du World Trade Center ?
- Ben, oui, il faut bien avouer que les théories du complot, en général...
- Ah ouais ? Eh bien Hugo Chavez lui-même a dit que c'est un inside job !
- Et alors ?...
- C'est un politicien ! Ils savent ces choses-là, les politiciens ! Si un politicien dit que l'effondrement du WTC, c'était à cause d'une démolition contrôlée, c'est que c'est vrai !
- Attends... C'est pas lui aussi qui avait raconté que les USA possèdent une arme secrète qui a provoqué le tremblement de terre à Hawaï, que la CIA file le cancer à ses opposants et qui a apporté son soutien à Ahmadinejad et Kadhafi* ?
- Non mais ça compte pas, ça.
- D'ailleurs, il y a aussi des politiciens qui la soutiennent, la "version officielle". Du coup, ça veut dire-
- Ça compte pas non plus !"

Les principales victimes de l'appel à l'autorité sont naturellement les grandes célébrités du monde scientifique, principalement le très populaire physicien Albert Einstein, qui s'est vu assigner post-mortem  l'insigne honneur d'être constamment cité comme autorité suprême dans des sujets qui n'ont rien à voir avec la physique, comme la religion ou le végétarisme. Les secondes cibles par ordre de popularité sont les récipiendaires du prix Nobel (peu importe lequel). C'est vrai, quoi, un lauréat du prix Nobel ne peut pas se tromper ! Cette récompense ne peut être attribuée qu'à des gens exceptionnels ! En théorie, cette dernière affirmation est vraie. Et pourtant...

Et pourtant, depuis sa création, le prix Nobel a été décerné à plusieurs individus qui, si leurs contributions à la science ne peut être remise en question, avaient quelques légers problèmes énormes au niveau psychologique et/ou social. Tu sais ce qu'on dit sur le génie et la folie, n'est-ce pas ? C'est ce que l'on nomme dans les cercles sceptiques la maladie du prix Nobel, syndrome étrange qui fait que les récipiendaires de la distinction tant convoitée ont tendance à péter les plombs. Et pas qu'un peu, comme nous allons le voir.


James Watson, prix Nobel de médecine, zéro pointé en génétique


L'américain James Dewey Watson reçut, avec ses collègues britanniques Francis Harry, Compton Crick, Maurice Hugh et Frederic Wilkins, le prix Nobel de physiologie et de médecine en 1962 pour ses travaux sur la structure moléculaire des acides nucléiques, qui permirent (si j'ai bien compris, ce qui n'est pas garanti) de mieux comprendre la façon dont la matière vivante transmet l'information. Il fut essentiellement considéré comme l'un des pionniers de l'ADN, ce qui allait s'avérer particulièrement ironique plus tard.

Tout alla bien dans le meilleur des mondes pendant plus d'une quarantaine d'années. Et puis, en 2007, alors que Watson approchait les quatre-vingt balais, il annonça dans plusieurs journaux que, bien qu'il "espérerait" que les hommes soient égaux, les noirs étaient malgré tout "génétiquement moins intelligents" que leurs homologues à bas taux de mélanine. Toujours d'après cet éminent savant, "les gens qui ont eu affaire à des employés noirs savent [qu'ils ne sont pas égaux aux blancs]".

Bon, jusque là, c'est pas brillant, mais ça peut s'expliquer par le fait que Watson est un homme né à une époque où ce genre de considération était tout ce qu'il y a de plus ordinaire et que l'âge n'a sans doute pas aidé aux capacités intellectuelles de ce grand homme. Mais le physicien était semble-t-il déterminé à aggraver son cas, aussi affirma-t-il péremptoirement que la stupidité était une maladie génétique qui devrait être guérie. Bien entendu, il ne s'incluait pas parmi les "malades" -il avait un prix Nobel, que diantre. Dix ans plus tôt, il était également d'avis qu'une mère devrait avoir le droit d'avorter son foetus si celui-ci possédait le "gêne de l'homosexualité".

Morale de l'histoire : ne donnez jamais de prix à un gars qui remonte
son pantalon au niveau de ses coudes.

Philipp Lenard, prix Nobel de physique, nazi


On ne le dit pas assez, mais on le constate très souvent : ça vieillit mal, un physicien. Prenez notre Jean-Pierre Petit national, par exemple. Et ce n'est d'ailleurs pas un fait nouveau, ainsi qu'en témoigne la triste histoire de Philipp Eduard Anton von Lenard, lauréat du prix Nobel de physique en 1905 "pour ses travaux sur les rayons cathodiques" (là-dessus, par contre, je peux t'assurer que je n'ai rien compris).

Au début de sa carrière, Lenard était un bonhomme bien brave, quoiqu'un poil arrogant et chatouilleux quant à son amour propre, jusqu'à ce que sa relation avec un certain Albert Einstein ne tourne au vinaigre à l'orée de la Première Guerre Mondiale. Einstein était en effet pacifiste, tandis que Lenard, très nationaliste, était favorable à l'entrée en guerre de l'Empire allemand. La tension vira à la rancœur, et éventuellement, Lenard, convaincu de sa supériorité, décida qu'il existait en fait une "physique aryenne" (ou Deutsche Physik, physique allemande), naturellement supérieure à la "physique juive", laquelle cherchait selon lui à "révolutionner et dominer l'ensemble de la physique", parce que c'est ce que font les juifs, comme chacun sait. Il décida aussi au passage de mépriser la "physique anglaise", qui d'après lui plagiait toutes ses idées sur les Vrais Physiciens Allemands™.

"La science, comme tout ce qu'a produit l'humain, est conditionnée par la race et le sang.", déclara-t-il. [1

Plus tard, en 1930, il rallia le tristement célèbre parti national-socialiste, séduit par les idées de son non moins tristement célèbre leader moustachu, et devint un soutien actif de l'idéologie nazie. Hitler, appréciant la conception de la physique de Lenard, fit de lui le chef de la physique aryenne du Troisième Reich. Il en profita pour casser davantage de sucre sur le dos d'Einstein, affirmant que sa célèbre équation E=MC² était en réalité l'œuvre du physicien Friedrich Hasenöhrl, parce que bisque bisque rage, bien fait pour ta face sale juif (c'est très important, la maturité, quand on fait de la physique).

La Seconde Guerre Mondiale terminée, Lenard fut renvoyé de son poste de professeur de physique émérite de l'université d'Heidelberg, et mourut deux ans plus tard, en 1947, à l'âge de 85 ans. C'est curieux comme tout le monde est devenu brusquement intolérant envers les nazis dès 45.

Linus Pauling, prix Nobel de chimie, pseudo-médecin


Considéré comme l'un des scientifiques les plus importants du vingtième siècle, Linus Pauling a à peu près tout fait : il fut l'un des tous premiers chercheurs en chimie quantique, il travailla dans la recherche médicale (où il découvrit que la cause de la drépanocytose est une structure anormale de l'hémoglobine), s'opposa aux essais nucléaires (et reçu en récompense le prix Nobel de la paix en 1962), il sera presque le découvreur de la structure à double hélice de l'ADN, mena des projets de recherche pour développer une voiture électrique efficiente et découvrit plusieurs propriétés de la vitamine C dont il popularisa l'emploi. Ses travaux sur la liaison chimique lui vaudront également le prix Nobel de chimie de 1954.

Oui, tu as bien lu : Pauling obtint deux prix Nobel différents (ainsi qu'une liste de distinctions longue comme le bras). Un cynique comme moi dirait que cela signifie qu'il avait deux fois plus de chances de péter un câble. Une personne plus raisonnable dirait simplement que Linus Pauling est la preuve s'il fallait la faire que même les scientifiques les plus brillants peuvent faire des erreurs -de grosses erreurs.


En effet, vers la fin de sa carrière, Linus Pauling devint un peu trop enthousiaste quant à ses découvertes sur la vitamine C. Son hypothèse de départ était que les substances normalement présentes dans le corps humain sont nécessairement bénéfiques**, et il en conclut que des doses massives de vitamine C pourraient guérir un rhume. Sur cette base, il fonda la (pseudo)médecine orthomoléculaire avec son associé Arthur Robinson (qui lui, était un pur pseudo-scientifique : négationniste du SIDA, du réchauffement climatique, signataire de la pétition A Scientific (sic) Dissent From Darwinism en faveur du créationnisme...). Éventuellement, Pauling affirma que la vitamine C pourrait être utilisé pour guérir le cancer, même en phase terminale. Des études menées en 1979, 1983 et 1985 démontrèrent pourtant que l'effet de la vitamine ne dépassait pas celui d'un placébo. En fait, il fut également découvert que la vitamine C s'opposait au bon fonctionnement des médicaments antinéoplasiques. Il apparut que Pauling avait commis l'erreur trop classique d'ignorer les données contradictoires.

Pauling mourut d'un cancer -l'Ironie Cosmique avait encore frappé !- en 1994. Sa "médecine" orthomoléculaire lui survécut, et ses "praticiens" modernes affirment maintenant pouvoir soigner des maladies psychiatriques, voire le SIDA, avec des doses massives de vitamine C, tout en expliquant bien sûr que si ça marche pas c'est la faute à Big Pharma qui fait rien qu'à saboter leurs efforts.

Kary Mullis, Prix Nobel de Chimie, maboul tous-terrains


Kary Mullis, docteur en chimie ayant exercé en cardiologie et en physiologie vasculaire, était en apparence loin d'être un con. Certes, il lui arrivait de faire des trucs un peu particuliers, comme consommer du LSD et attribuer à son usage la plupart de ses découvertes, mais bon, c'est comme ça que sont les scientifiques, n'est-ce pas ? Et puis, peut-être bien qu'il avait raison, après tout. Peut-être que certaines idées vraiment géniales ne peuvent être formées que par un esprit chevauchant une licorne verte fluo à travers le pays de la barbe à papa psychédélique. Ne me souvenant pas de mon dernier trip N'ayant jamais consommé aucune drogue, je ne saurais le dire.

Toujours est-il qu'il obtint, aux côtés de Michael Smith, le prix Nobel de chimie en 1993 pour son invention de la réaction en chaîne impliquant la polymérase et bordel de merde je commence à en avoir marre de recopier des trucs dont je ne comprends pas un mot.

Son autobiographie. Sans commentaires.

Mullis, devenu célèbre pour son côté "chercheur non orthodoxe" (c'est comme ça qu'on appelle tous les chercheurs qui ne cadrent pas avec le stéréotype du vieux scientifique sexagénaire barbu avec des lunettes à double foyer), en profita pour augmenter son degré de bizarrerie d'un ou deux crans. Dans une interview pour le magazine Spin (sorte d'équivalent américain de Science & Vie), il déclara que l'origine du SIDA n'était pas à chercher au niveau viral, mais plus au niveau des homosexuels (mais qu'est-ce qu'ils ont les prix Nobel avec l'homosexualité ?), en se basant sur l'irréfutable équation : plus d'homosexuels au vingtième siècle + le SIDA est apparut au vingtième siècle = l'homosexualité provoque le SIDA. Il écrira plus tard dans son autobiographie qu'en fait l'épidémie de SIDA est le résultat d'un complot impliquant le gouvernement, les scientifiques et même les écologistes histoire de faire bonne mesure. A moins que ce ne soit les extra-terrestres, les responsables.

Mais ce n'était pas tout. Décidant qu'être lauréat du prix Nobel de chimie signifie qu'il était désormais un spécialiste dans tous les domaines n'ayant que peu à voir avec la chimie, il affirma également que le réchauffement climatique n'avait rien à voir avec l'homme, que l'astrologie c'est pas du flanc, qu'O.J. Simpson est innocent, que le livre d'Urantia*** c'est pour de vrai et que les extra-terrestres nous rendent visite régulièrement. Et ça, il le sait, il en a rencontré un. Plus précisément, il a rencontré, une nuit de 1985, un raton-laveur brillant dans le noir qui lui a dit "bonsoir docteur", ce a quoi le docteur Mullis a répondu "hello" (oui, je sais, c'est pas transcendant, comme dialogue avec un ziti). D'après Kary, ce raton-laveur était une sorte de "projection holographique" qui n'avait rien à voir avec sa consommation de LSD, rien du tout du tout.

A savoir aussi que Kary Mullis n'apprécie pas trop qu'on remette son autorité en question, encore moins qu'on lui pose des questions trop précises sur les sujets sur lesquels il délire, ou qu'on lui fasse remarquer que son domaine d'expertise est la chimie et que lesdits sujets sont sans rapport. Peu importe ! Il a raison parce qu'il a un prix Nobel, merde !


* Authentique. [1][2][3][4]
** On notera que cette hypothèse de base était déjà peu logique. Avec le même raisonnement, je pourrais dire que les métaux lourds sont bénéfiques pour l'organisme, vu que nous avons naturellement dans notre corps.
*** Pour ceux qui ont la chance de ne pas connaître, il s'agit en gros de la Bible version New Age avec des extra-terrestres à la place des anges et où l'on apprend notamment que Jesus était un ziti. A lire à ce sujet : Urantia, The Great Cult Mystery de Martin Gardner (non traduit en français, à ma connaissance).

18 septembre 2013

Nibiru : l'histoire sans fin

Ah, j'ai passé de super vacances. Bon, c'est pas que je m'ennuie, mais c'est l'heure d'un nouvel article sur une théorie du complot. Une concernant l'espace, tiens, parce que j'aime bien l'espace. Et concernant la fin du monde aussi, parce que j'aime bien me moquer de la crédulité des gens.

1. C'est un oiseau ! C'est un avion ! Non : c'est un piège à cons.


Notre jolie histoire commence en 1976, avec la publication du livre The 12th Planet ("La douzième planète", et non, je ne sais pas ce que sont la dixième et la onzième) de Zecharia Sitchin, l'un des grands noms de l'histoire et de l'archéologie pour ceux qui ne connaissent de ces deux matières que ce que l'on enseigne sur Dailymotion. Dans cet ouvrage -que dis-je ! dans cette œuvre-, il révéla que les Sumériens connaissaient l'existence d'une douzième planète présente dans notre système solaire, située au-delà de Pluton, qu'ils avaient baptisée Nibiru.

D'après l'auteur, cette planète ferait le tour du soleil en 3600 ans, et, par la magie d'une orbite vraiment pas ordinaire, elle pénétrerait parfois à l'intérieur du système solaire jusqu'à s'approcher de notre bonne vieille Terre. Refusant de s'arrêter en si bon chemin, Sitchin révéla également que cette planète était habitée par des êtres appelés les Annunakis, lesquels seraient d'ailleurs les créateurs de l'humanité. En effet, les Annunakis avaient besoin d'or, mais étaient trop cons pour réaliser qu'on peut trouver ce minerai un peu partout dans notre système, aussi prirent-ils la décision -sans doute sous le coup de l'ivresse- de créer les humains afin de leur servir d'esclaves et de collecter le pas si précieux minerai. Les choses tournèrent mal, et les zitis tentèrent de tous nous zigouiller en faisant monter les eaux comme dans la Bible. La thèse de Sitchin est en effet que les textes bibliques décrivent en réalité non pas les actions de Dieu, mais celles de ces aliens mal léchés, selon le principe du néo-évhémérisme que j'ai déjà évoqué dans ce blog. L'humanité oublia toute cette histoire, mais Sitchin parvint à tout redécouvrir à lui tout seul grâce à une méthode de recherche rigoureuse.

Ci-dessus : une méthode de recherche rigoureuse.

Le reste de la communauté des historiens et archéologues ne partagèrent pas tout à fait ses conclusions. En fait, il apparu très rapidement que Sitchin ne comprenait pas du tout l'écriture sumérienne, et qu'à vrai dire il avait essentiellement rêvé ou inventé tout ce qui concernait cette sacrée planète. Nibiru était en fait un terme désignant Jupiter (autrement appelée "Marduk" par les sumériens) lorsque celle-ci se trouvait à une position particulière dans le ciel étoilé.


2. Raté, je recommence.


Comme bien souvent, le fait que la véritable explication était à la fois plus logique et plus rationnelle ne fit qu'encourager les farfelus et les marchands de fin du monde à se jeter sur le filon que devint rapidement Nibiru, aussi appelée "Planète X" ou "Sakloth". Des théories de plus en plus drôles et de moins en moins connectées avec la réalité (et même, comble d'ironie, avec les idées de Sitchin) virent le jour. J'en citerais simplement quelques unes, n'ayant quand même pas envie de faire un listing complet. C'est que je tiens au peu de santé mentale qu'il me reste, moi.

Là ! C'est Nibiru ! ON VA TOUS MOURIR !

Il y eut Mark Hazlewood, qui affirma dans son livre Blindsided - Planet X passes in 2003 - Earth Changes ! que Nibiru, laquelle selon lui était une naine brune, passerait près de la Terre en 2003, provoquant des "changements terrestres". Et, bien sûr, la NASA était au courant, et refusait de dire quoi que ce soit, naturellement ! Hazlewood avait, pour obtenir cette amusante prédiction, fait usage des mêmes tablettes sumériennes que Sitchin, bien que ce dernier ait lui prédit le retour de Nibiru pour 2900. Puis l'année 2003 arriva et, à la surprise générale -je suppose-, rien ne se produisit ! Ah ben, c'est ballot, hein.

Là ! C'est Nibiru ! ON VA TOUS MOURIR !

Il y eut aussi Nancy Lieder, cinglée tout-terrain* qui annonça elle aussi la venue de Nibiru pour 2003. Sa méthode était cependant différente : Lieder avait été contactée télépathiquement par des p'tits gris venus de Zeta Reticuli. Mais Nancy voulait avoir la certitude de l'existence de ces aliens, aussi leur demanda-t-elle une preuve. Peu de temps après, alors qu'elle mangeait des bonbons au cinéma, elle découvrit que l'un d'entre eux -tin TIN TIIIIIIIN !- était déjà sorti de son emballage ! Aussitôt convaincue, Lieder écouta avec une grande attention ce que les aliens avaient à lui dire. Et ils en avaient, des révélations à lui faire ! Par exemple, la comète Hale-Bopp n'avait jamais existé, c'était juste une invention des maîtres du monde pour détourner l'attention (et le fait que des milliards de personnes l'aient réellement observée, photographiée et filmée ne changeait certainement pas cette Vérité !). En outre, il existait au sein de l'humanité des hybrides issus de la reproduction avec nos amis les zitis, Nancy étant d'ailleurs la mère de l'un d'entre eux.

Mais plus important que tout, les p'tits gris lui révélèrent l'existence de Nibiru, naine brune à l'orbite en forme de huit passant à l'intérieur du système solaire tous les 3657 ans (pas de la précision de tafiole, ça !), causant
Que ne raconterait-on pas
contre un peu de popularité ?
de terribles désastres sur Terre. Lecteur, si tu te demandes pourquoi dans ce cas il ne s'est rien passé aux environs de l'an 1657 avant notre ère, je te dirais que si tu commences à la ramener avec ta logique et ta culture alors qu'on parle de théories du complot, on ne va pas s'entendre !

Enfin, bref, la fin du monde arrivait, et naturellement, les Maîtres du Monde (faut toujours qu'on nous accuse de tout) dissimulaient cette Vérité aux masses aveugles parce que mouah ah ah ah ah. Lieder reçut pour mission de créer sa propre secte organisation afin d'informer un maximum de gens qu'ils devaient impérativement se préparer à la catastrophe en faisant des stocks de nourriture, en construisant des abris souterrains et en tuant leurs animaux de compagnie.

Quand l'année 2003 se fut écoulée sans que rien de véritablement catastrophique ne soit arrivé, Nancy Lieder, refusant de se laisser démonter par cette chose sans importance qu'est la réalité, annonça qu'en fait cette histoire n'était qu'un pieux mensonge des zitis afin de détourner l'attention des Maîtres du Monde. En effet, si Lieder avait donné la véritable date, ceux-ci auraient déclaré la loi martiale et confiné la population dans les villes afin que tout le monde meure, parce que mouah ah ah ah ah derechef. Pour finir, elle expliqua que si personne ne pouvait voir Nibiru, c'est parce que celle-ci se planquait derrière le Soleil. En permanence. Vachement futée, la naine.

Là ! C'est Nibiru ! ON VA TOUS MOURIR !

 Mais la Nibiru-mania ne disparut pas pour autant. Aujourd'hui encore -plus que jamais, en fait-, les sites d'agrégation de vidéos et d'innombrables blogs pullulent de soi-disantes observations de Nibiru. Régulièrement, des vendeurs de trouille en mal d'argent ou de popularité lancent à qui mieux-mieux des prédictions de fin du monde, affirmant que la venue de la planète provoquera, au choix : une inversion des pôles magnétiques, voire carrément de la rotation de la Terre (ah ben oui, pourquoi pas ?), l'abolition de son champ magnétique, un impact détruisant notre planète, une invasion d'extra-terrestres, une migration vers la quatrième dimension, la venue d'un Nouvel Âge où tout le monde sera beau et gentil, etc. Ai-je encore besoin de préciser que je n'invente rien ?

On prédit notamment la venue de Nibiru pour 2012, et on affirma même que la comète Elenin était en fait cette foutue planète (qui apparemment s'était déguisée en comète), ou que Nibiru suivait cette même comète en se cachant derrière elle (décidément, elle a tous les trucs !).

3. Toi aussi, réalises ta propre vidéo d'observation de Nibiru !


Cher lecteur, tu désires aussi participer à cette grande mode qui consiste à voir Nibiru tout partout ? Ou peut-être as-tu simplement envie que tes vidéos Youtube aient plus de clics ? Rien de plus facile !
- Prends une vidéo de l'observation de n'importe quelle corps céleste : planète, météore, étoile, comète, etc. Ou réalises-en une toi-même, si tu as de quoi le faire. Plus c'est flou, moins ça ressemble à une planète, mieux c'est. Mieux encore, si tu veux vraiment prendre les gens pour des cons : filme un oiseau de très loin, ou carrément un caillou qu'un ami à toi aura lancé en l'air.
- (Facultatif) Colorie l'objet en rouge sous Paint ou met un beau filtre écarlate bien dégueulasse sur ta vidéo. Si tu n'as à ta disposition que des logiciels de montage ridicules tels que Windows Movie Maker, c'est encore mieux.
- Upload ta vidéo sur Youtube ou Dailymotion dans une qualité bien pourrie (240p est un maximum). Plus ce sera pixelisé, plus ce sera crédible.
- Donne-lui un titre tel que "NIBIRU SIGHTING 100 % REAL!!!!!!!1!!!!!" (caps lock et multiples points d'exclamations obligatoires) et ajoute une description dans ce goût-là (en français et en anglais) : "veritabl observassion de Niribu dans le ciel!!!!! la fin du monde arrive!!!???!!!!!! les maitre du monde ne peuven plu nous caché la vériter!!!!!!!!!!!!!! ma vie n'a vraiment aucun intérêt!!!!!!!!!" (fautes d'orthographe obligatoires, dernière phrase facultative).
- ?
- PROFIT !

Inutile de me remercier, j'aime enfoncer mon prochain.

4. Tiens, voila des liens


- La section de Bad Astronomy dédiée au mythe de la planète X.
- Sitchin Is Wrong, un debunking complet et exhaustif des âneries de Sitchin par Michael Sheiser, un spécialiste de la civilisation sumérienne.
- L'histoire de ZetaTalk racontée par un ancien membre.
- Une collection de liens vers des sites traitant de la planète X (y compris des sites de tenants de cette croyance).
- La page consacrée à Nibiru sur le site Cosmophobia (anciennement 2012hoax).
- Une analyse plus approfondie sur Nibiru et la fin du monde en 2012 sur le site CSICOP.

Le mot de la fin.

Cinglé tout-terrain : expression désignant une personne capable de délirer en roue libre sur pratiquement n'importe quel sujet.

18 avril 2013

Ancients Aliens

J'ai enfin regardé la très -trop- célèbre série "documentaire" Ancients Aliens (que je qualifierais plus volontiers de faux-cul-mentaire pour d'évidentes raisons) de la chaîne History Channel, qui décidément ne sait plus quoi inventer pour attirer des spectateurs (et ne se soucie plus du tout de déféquer sur sa crédibilité pour garder ses annonceurs). Autant dire tout de suite que j'aurais du suivre mon instinct et occuper mon temps à sniffer de la colle qu'à regarder cette émission, car cela aurait été moins toxique pour mes neurones. Je vais quand même prendre le temps de faire un court article à ce sujet histoire de bien poser les choses et de résumer ma pensée.

Cet article ne sera en rien un "debunking" (ce que d'autres ont déjà fait bien mieux que je ne pourrais le faire), déjà parce qu'il y aurait beaucoup trop de boulot, et aussi parce qu'il faudrait que je me tape la série tout entière. Je n'ai moi-même vu que les deux premières saisons et quelques épisodes des troisième et quatrième ; il ne faudrait pas déconner quand même : je suis peut-être cinglé, mais je ne suis pas fou. A moins que ce ne soit le contraire.

Pour ceux d'entre vous qui auraient la chance de ne pas connaître ce... ce... çaAncient Aliens est une série de... bref, une série qui prétend démontrer que non seulement les extra-terrestres existent bel et bien (par contre, on ne les voit jamais nulle part, mais c'est certainement ce qu'Ils veulent) mais qu'en plus, Ils sont parmi nous depuis l'aube des temps ! En fait, le documentaire va jusqu'à affirmer que la quasi-totalité des évènements importants de notre histoire sont dus aux aliens, allant encore plus loin que n'osent aller les tenants moyens de la théorie des anciens astronautes. Pour démontrer leur hypothèse, les producteurs du show s'arment de sophismes éculés, de déformations volontaires de citations, de contre-vérités grotesques et d'intervenants dont je demeure convaincu que la plupart sont cocaïnomanes (non, ce n'est pas une extrapolation : ils ont quand même invité David Icke et Erich Von Daniken !).

Un véritable monument dédié à la science nanar, donc, accompagné à intervalles réguliers par la prose et la coupe de cheveux tout aussi farfelues l'une que l'autre de Giorgio Tsoukalos, qui, à défaut de marquer la communauté scientifique comme il l'espérait sûrement, aura au moins laissé sa trace sur Internet. Ce pauvre gus est, à mon sens, la seule véritable attraction de l'émission.

Coïncidence ? IMPOSSIBLE !

1. "Je comprends pas, donc c'est impossible."


L'idée de base d'Ancient Aliens (et du néo-évhémérisme en général) est donc que nos amis les Zitis ne se sont pas (toujours) contentés de jouer les touristes invisibles sur notre petite planète bleue perdue dans la banlieue galactique, mais qu'ils sont occasionnellement entrés en contact avec nos ancêtres, histoire de leur refiler quelques technologies et leur faire construire toutes sortes de trucs. Principalement, les croyants de cette hypothèse affirment que des merveilles d'architecture telles que les pyramides égyptiennes n'auraient absolument pas pu être réalisés par de simples humains, encore moins par des hommes de cavernes habillés en peau de bêtes. Ha oui, peut-être aurais-je dû le préciser d'emblée, mais les néo-évhéméristes ont tendance à être nuls en histoire et à avoir une vision très caricaturale, voir très "Disney" des sociétés anciennes.

Le raisonnement tenu à ce sujet par les réalisateurs du non-documentaire n'est ni plus ni moins qu'une resucée de l'appel à l'ignorance ("il est possible que ce soit les aliens, vu que personne ne peut prouver que c'est pas les aliens, donc c'est les aliens !"), associé à une dose insupportablement élevée de "je comprends pas, donc c'est impossible", ou en l'occurrence "je comprends pas, donc zitis.". En parlant d'ignorance, d'ailleurs, j'ai mal pour les véritables historiens, égyptologues et autres spécialistes de l'Égypte antique qui ont regardé ce truc. Disons juste que les énormités que j'ai entendu dans le segment consacré à la grande pyramide de Gizeh m'ont rappelé celles que j'ai entendu dans le non moins grotesque faux-cul-mentaire "La Révélation des Pyramides" (si tu ne connais pas, je ne puis que t'enjoindre à lire cet article de nioutaik.fr ou ce blog dédié). Pour résumer succinctement : les intervenants déclarent qu'il aurait été impossible aux Égyptiens de l'époque de déplacer des blocs de plusieurs tonnes ou de découper du granit. C'est donc inéluctablement un coup des zitis !



Je ne reviendrais pas sur les erreurs -et mêmes les mensonges éhontés- agitées en guise de preuve à ce sujet. Mais une partie du raisonnement m'intrigue, cependant : si l'explication d'un phénomène est nécessairement surnaturelle, comment décide-t-on de quelle catégorie de surnaturel il s'agit ? Je m'explique : dans cette série, on nous montre toutes sortes de créations dont on nous affirme qu'elles n'auraient pas pu être réalisées par l'homme. Imaginons une seconde que cela soit vrai. Pourquoi serait-ce forcément les p'tits gris, dans ce cas ? Pourquoi ne pourrait-ce pas être, par exemple, les fantômes, les intraterrestres, Dieu, les reptiliens ou même Elvis Presley ? La seule réponse qui me vient à l'esprit est : "parce que c'est aux extra-terrestres que les auteurs de ce truc croient, pas à Dieu ni à Elvis Presley.".

Un autre raisonnement du même calibre nous est présenté, que je résumerais de la sorte : "ça fait trop de coïncidences, donc aliens.". Outre le fait que les "coïncidences" amenées par l'émission sont en fait soit parfaitement explicables autrement soit inventées pour l'occasion,  j'ai toujours eu beaucoup mal à comprendre ce genre de sophisme. Ça signifierait qu'il existe un nombre objectif de coïncidences au-delà duquel toute explication valide ne peut qu'être surnaturelle. Ça revient à dire que si je lance une pièce et que j'obtiens trois fois face, c'est juste un coup de pot, mais si j'ai trente-six fois le même résultat, c'est nécessairement que j'ai un pouvoir télékinésique, c'pas possible autrement. Pourquoi ? Et comment détermine-t-on à partir de quelle quantité d'occurrences un phénomène ne peut plus être une coïncidence ? Les évènements improbables -mêmes très improbables- peuvent quand même se produire naturellement.

Toujours est-il que c'est le genre de raisonnements qu'on nous sert tout au long des épisodes, accompagné des inévitables "c'est possible !", "ça se tient !", "tout concorde !" et autres "il faut avoir l'esprit ouvert !", poncifs auxquels je finirais sûrement par consacrer un article avant que ça me reprenne.

2. Morceaux de bravoure


Comme je l'ai dit, je ne vais pas faire un réquisitoire complet de la série, aussi vais-je me contenter de mentionner les moments que je considère comme les plus savoureux et les plus révélateurs de l'état d'esprit des réalisateurs. Je précise d'avance que je n'invente rien. Disons juste que je ne serais pas autrement surpris si on me révélait que toute cette histoire était en fait un coup monté par les fabricants d'aspirine qui ont créé ces histoires digne d'un roman de Dan Brown dans le seul but d'écouler leur marchandise. En bref :

- D'après Ancient Aliens, Leonardo da Vinci a été kidnappé par des extra-terrestres. C'est soit ça, soit il était un voyageur temporel. Nous ne voyons pas d'autres explications possibles. En outre, Jeanne d'Arc a certainement été contactée, elle aussi (les zitis n'aiment semble-t-il pas les anglais) !
- On parle à un moment d'un texte en sanskrit vieux de 6000 ans. Dommage que le sanskrit n'ait pas existé à cette époque...
- Le triangle des Bermudes est un portail pour le voyage des soucoupes volantes sur Terre ! Pareil pour le Triangle du Dragon, situé au Japon.
- On affirme à un moment que Tiwanaku aurait 17 000 ans. Pour ceux d'entre nous qui vivent encore dans la réalité, la cité en a plutôt 1400...
- Mais pourquoi les extra-terrestres s'embêteraient-ils à venir sur Terre ? Mais pour en récupérer l'or, bien entendu ! Ne réfléchissons pas une seconde au fait qu'on trouve ce métal -qui n'a d'ailleurs pratiquement aucune valeur intrinsèque- couramment dans la Galaxie, y compris dans les astéroïdes. Non, non, c'est tout à fait sensé que des zitis parcourent des milliers d'années-lumières jusqu'à notre planète dans ce but.
- Nous est également contée la fabuleuse histoire de comment l'armée d'Alexandre le Grand a été attaquée par des soucoupes volantes. Preuve irréfutable qu'Ils sont parmi nous !... si tout ça était autre chose qu'une invention particulièrement sotte.
- Naturellement, les dinosaures ont été créés, puis tués, par nos amis les p'tits gris. D'ailleurs, certains dinosaures ont probablement coexisté avec les humains ! Si, si, "c'est possible" !
- Lecteur, tu l'as sûrement senti venir : l'Allemagne nazie possédait de la technologie E.T. ! Oui, ce faux-cul-mentaire recycle sans honte la vieille histoire des soucoupes nazies...
- L'épée Excalibur du roi Arthur ? Encore un cadeau des zitis ! Il est évident que nous autres humains étions trop cons au début du Moyen-Âge pour forger des armes. Et peu importe que l'existence du roi Arthur n'ait jamais pu être attestée historiquement, et n'ait certainement été qu'une légende.
- Le LHC ressemble vachement au calendrier maya (celle-là, je ne l'ai toujours pas comprise). "Coincidence ? I think not." nous déclare Tsoukalos. J'espère qu'il disait ça pour déconner, mais hélas j'en doute.
- Les célèbres lignes de Nazca "ressemblent à un aéroport" (?!?) ! La preuve : elles "commencent abruptement" et se "terminent abruptement", comme des pistes d'atterrissage ! Si ça ne suffit pas à démontrer qu'il s'agit d'un astroport pour soucoupes volantes, je ne sais pas ce qu'il te faut de plus, lecteur obtus !

Regardez-moi cette belle piste d'atterrissage bien droite !

3. Qu'on en finisse...


Donc, en conclusion, je ne recommanderais pas le visionnage de cette vaste escroquerie intellectuelle, même à mon pire ennemi. Je le recommanderais volontiers, en revanche, à une bande de potes cherchant à occuper une soirée pizza-bière (la bière est très importante, dans la mesure où on ne saurait apprécier ça sans être préalablement à moitié bourré), où à des étudiants en histoire, qui pourraient ainsi jouer à trouver le plus d'erreurs et de contrevérités possibles en une seule séance.

Si tu tiens  vraiment à soumettre ta matière grise à ça, fais-moi plaisir, lecteur, regarde aussi Ancients Aliens Debunked, ça ne dure que trois heures, tu en apprendras bien davantage et tu n'en ressortiras pas avec des larmes de sang coulant de tes yeux et la certitude qu'on t'as pris pour un con. Et puis télécharges-le, plutôt que de le regarder sur History Channel. Sinon, les réalisateurs vont croire qu'on les encourage.

4 mars 2013

Débat : Reptiliens ou Extraterrestres ?

Sainte Ironie : Bonsoir et bienvenue pour cette nouvelle édition de notre célèbre émission La Domination Mondiale dans la Joie et la Bonne Humeur. Ce soir, et dans le cadre de notre débat "Reptiliens ou Extraterrestres : Quels Maîtres pour le Monde de Demain ?", nous accueillons l'ambassadeur de Zeta Reticuli, monsieur Yoiiiiirg'klopej...


Yoiiiiirg'klopej
Yoiiiiirg'klopej : Bonsoir.

S.I. : Bonsoir monsieur Yoiiiiirg'klopej, et merci d'être avec nous ce soir. Vous êtes ambassadeur de la Confédération Galactique des P'tits Gris sur Terre depuis bientôt 66 ans, pouvez-vous nous vous résumer votre parcours ?

Y : Eh bien, je suis entré en contact pour la première fois avec votre petite civilisation mag-ni-fique en 1947, alors que je jouais à dégommer des ballons-sondes au Nouveau Mexique. Impressionné par la capacité de votre espèce à produire plus d'alcool que d'eau potable pour les siens, je permis à nos gouvernements respectifs d'entrer en rapport et fut nommé ambassadeur. Je vis actuellement au site de Stonehenge, où les aimables petits autochtones ont jadis créé une jolie piste d'atterrissage pour mon peuple en échange de quelques verroteries. Mes loisirs préférés sont la pétanque d'astéroïdes en haute atmosphère de planètes habitées, le lavage de cerveau des témoins de visites de mes concitoyens, ainsi que le free jazz.

S.I. : Ah, très bien. Des projets pour l'avenir ?

Y. : Oui, j'aimerais beaucoup devenir Empereur Suprême et Absolu de la Voie Lactée et compte sur le soutien des petits humains -que j'admire beaucoup- pour soutenir ma flotte d'invasion de par leur travail acharné et sous-payé dans mes usines secrètes.

S.I. : Dans la poursuite de cet objectif, qui passe je le rappelle par l'asservissement de tous les êtres humains, vous êtes en opposition avec les Reptiliens, qui affirment que la Terre leur revient de droit...

Y. : Oui, je suis au courant, merci.

Ourg Urg Lorg Arg 
S.I. : Non, mais je précise pour les spectateurs, heu... Enfin. Nous recevons également le représentant de la famille reptilienne Rothschild-Philippe-Robbentrop, monsieur Ourg Urg Lorg Arg.

Ourg Urg Lorg Arg : Madame.

S.I. : Ah oui, autant pour moi. Tout d'abord, madame, bonsoir. Je rappelle qu'il s'agit de votre premier passage à la télévision. Un petit extrait de votre biographie, pour nos spectateurs qui ne vous connaissent pas encore ?

O.U.L.A. : Je suis la 56ème née de la couvée de Bla'bla'tuh'parl'tro'say'chian, le célèbre philosophe objectiviste. Je bats le record de sacrifices humains en une nuit dès l'âge de 985 ans. J'ai ensuite continué sur cette belle lancée pour développer plusieurs recettes qui marqueront l'art culinaire, tel que le communiste chantilly, l'écologiste liégeois ou les cuisses de grenouille de bénitier sauce au poivre. Depuis septembre 2001, je vis sous un spacieux parking que j'ai aménagé sur Manhattan. Sinon, hors de mon boulot, je pratique régulièrement les cérémonies sataniques et l'ingénierie génétique.

S.I. : Ah, une femme de goût, je vois. Et comment voyez-vous votre futur ?

O.U.L.A. : Oh, j'aime à me considérer comme une personne optimiste. Je vois l'avenir avec du sang et des boyaux partout, donc. Si j'obtiens la domination suprême, ma première décision sera de supprimer le chômage en supprimant tout simplement les chômeurs. Je me servirais ensuite de leurs dépouilles pour nourrir les pays où la famine est encore à l'état endémique.

S.I. : Eh bien ! Que voilà un programme ambitieux et qui s'annonce tout à fait alléchant. Avant de commencer, je rappelle à nos spectateurs de ne pas oublier de participer à notre sondage avant la fin du mois, en votant pour votre Maître du Monde favori. Alors, pour commencer ce débat, un sujet d'actualité : la population mondiale s'inquiète de la montée du racisme, en particulier dans les pays développés. Quelle solution proposez-vous à ce problème ?


Y. : Problème ? Je ne vois pas de problème. Certains petits humains en haïssent d'autres pour des raisons ridicules, et alors ? Cela fait partie de leur culture, culture que j'ai toujours admirée. Les traditions, c'est très important. Mon peuple s'engage à respecter le droit des petits humains à se casser la gueule entre eux sous des prétextes idiots si nous obtenons la domination.

O.U.L.A. : Ce que mon concurrent oublie de mentionner c'est que Zeta Reticuli a toujours encouragé la dissension au sein de l'humanité, non pas par respect de leurs coutumes où je ne sais quoi, mais par fidélité au bon vieux principe "diviser pour mieux régner".

Y. : Même pas vrai ! Et puis d'abord, je ne vous vois pas proposer de meilleure idée.

O.U.L.A. : Mais je vais le faire ! Le racisme est une chose horrible. Pourquoi se haïr pour des questions de couleur de peau, alors que le sang de tous les humains a exactement le même goût ? Et je l'ai prouvé scientifiquement, vous ferais-je remarquer. Aussi, la solution que je propose est simple, et je la résumerais d'une phrase : tous égaux dans la fosse commune !

Y : C'est ça ! Et vous enterrerez les cadavres au même niveau aussi, je suppose ?

O.U.L.A. : Monsieur, je ne vous ai pas insulté, aussi vous prierai-je d'en faire autant et de garder vos moqueries pour vous. D'ailleurs, pour vous répondre, je vous ferais remarquer qu'il n'y aura pas de cadavres à enterrer, puisque leur chair aura été consommée. Quant à leur os, nous pourrons toujours construire des domiciles pour sans-abris avec.

Y : On reconnait bien là la rhétorique classique de ces gauchistes de reptiliens : tenter de dissimuler les failles de leur doctrine en les habillant d'un altruisme aussi sirupeux que factice.

S.I. : Il n'est pas nécessaire d'en venir aux attaques personnelles, ambassadeur.

O.U.L.A. : Exactement. Les attaques personnelles sont la tactique préférée des lâches et des imbéciles. Et des nazis, me suis-je laissé dire.

Y : Qu'est-ce que c'est censé sous-entendre ?

O.U.L.A. : Je ne sous-entends rien du tout.

S.I. : Heum... bon. Passons au deuxième sujet de ce soir : la crise de la dette publique. Je rappelle que les pays de la zone euro sont touchés depuis près de trois ans maintenant, avec les conséquences que nous savons sur les plans économique et financier. Madame Ourg Urg Lorg Arg, comment les vôtres se proposent-ils de régler le problème ?


O.U.L.A. : C'est une excellente question et je vous remercie de me l'avoir posée. Tout d'abord, abordons le problème grec. La situation en est arrivée là où elle en est actuellement parce que l'État employait trop de fonctionnaires. La solution à ce problème est donc limpide : il faut manger un maximum de fonctionnaires. De cette façon, il y en aura beaucoup moins à payer, et le problème de la dette se résoudra tout seul.

Y : C'est votre solution à tous les problèmes ? Vraiment, ça tient du génie ! On mange jusqu'à se faire exploser le ventre, et tout rentre dans l'ordre...

S.I. : Et quelle est la solution préconisée par Zeta Reticuli, monsieur l'ambassadeur ?

Y : Eh bien, encore une fois, il y a, je crois, une mésentente au niveau de la définition du problème. Ce n'est pas la zone euro qui est affectée, mais seulement certains de ses membres. La solution préconisée par mon gouvernement, la seule qui vaille la peine d'être mentionnée en vérité, est d'envoyer la Grèce et ses habitants... se faire voir chez eux-mêmes, si j'ose dire.

S.I. : Mais qu'en est-il alors de l'Irlande, laquelle je le rappelle est touchée par un problème similaire ?

Y : Oh, en ce qui concerne ce pays, ainsi que les îles du Royaume-Uni d'ailleurs, j'ai toujours été en faveur de la solution consistant à les rattacher au continent nord-américain, comme ça, ce ne sera plus notre problème.

S.I. : Et pour le Portugal, en ce cas ?

Y : C'est en Europe, ça ? Ah bon. Bah, heu... à la limite, on s'en fout d'eux, c'est des Ibères.

O.U.L.A. : Vous considérez vraiment ça comme une solution ? Dès qu'un allié a des problèmes, on le largue ! Bravo, je dis bravo !

Y : Et alors ? C'est la solution que mon peuple applique depuis des millions d'années, on n'a jamais eu à se plaindre. Et puis, vous êtes bien mal placée pour me juger : vous, vous les bouffez, vos alliés !

O.U.L.A. : Au moins, ils servent à quelque chose ! On ne se contente pas de les abandonner sur le bord de la route comme un chien galeux.

S.I. : Voilà qui devrait donner matière à réflexion à nos spectateurs. Passons-en maintenant si vous le voulez bien au troisième sujet de ce soir : l'environnement.


Y : Oh, non, mais j'ai pas envie de parler d'ça, moi...

O.U.L.A. : Ça m'étonne pas ! Tout le monde sait que vous n'avez aucun programme pour l'environnement.

Y : Heu l'autre hé ! Bien sûr que j'ai un programme. J'ai un programme pour tout, d'abord.

S.I. : Et ça y est, ça recommence...

O.U.L.A. : Ah ouais ? Ben allez-y, dites-le nous, on vous écoute.

Y : Ouais, ben ouais, ben... J'ai un programme, quoi ! On va pas passer trois ans dessus, non plus. Et vous, vous en avez un ?

O.U.L.A. : Oui, j'en ai un ! Ha-ha ! T'as les boules, t'as les glandes, t'as les crottes de nez qui pendent !

Y : Mais j'ai rien du tout ! Et c'est quoi alors, votre programme ?

O.U.L.A. : Ben... Heu... Mon programme... hum... sera... sera fidèle à la devise du grand philosophe Nietzche quand il disait... "L'herbe, c'est quoi qui la fait pousser ? Le sang !".

Y : C'est dans Full Metal Jacket, ça, connasse !

S.I. : Quand je pense que j'aurais pu présenter le 20h sur TF1, moi... Mais nooooon... Je trouvais que TF1, c'était trop stupide.

Y : Elle a pas de programm-euh, elle a pas de programm-euh !

O.U.L.A. : Si d'abord, si d'abord ! Regarde, il est écrit sur ce papier !

Y : Ah ouais ? Bah regarde ce que j'en fais de ton papier ! Regarde ! Euh...

O.U.L.A. : Tu cherches à faire quoi, là ? J'te rappelle que ton espèce n'a pas d'anus !

Y : Eh merde. Non mais, j'le savais ça.

S.I. : Ma mère m'avait toujours conseillé d'être écrivain, plutôt. Pourquoi j'ai pas écouté ?

Y : De toutes façons, c'est toujours pareil avec vous autres, toutes des salopes à sang froid ! D'ailleurs, vu comme vous vous empiffrez, c'est pas étonnant que personne veuille vous culbuter.

O.U.L.A. : C'est raciste, ce que tu dis !

Y : Quoi ? Vous avez pas le sang froid ?

S.I. : Bon, Michelle, tu nous envoies la pub, là, t'es gentille.

O.U.L.A. : J'vais t'buter, moi. 

Y : Quoi ? Tu veux qu'on s'la donne ? Vas-y, j't'attends.

O.U.L.A. : Ouais, ben j'arrive ! TIENS !

S.I. : Non ! pas la camé-

Veuillez nous excuser pour cette interruption plus ou moins imprévue de nos programmes.

6 mars 2012

Freelancer - Et pour quelques dollars en plus...

Tiens, aujourd'hui j'vais parler d'un jeu vidéo. Là, comme ça. Pis c'est pas un jeu de gestion, tiens. Comme quoi. Bon, par contre, c'est quand même de la SF...

Freelancer parut au printemps 2003, édité par Microsoft Studios et développé par Digital Anvil. Pour la petite histoire, ce jeu sera le deuxième et avant-dernier du studio, qui sera dissolu en 2006 après un Brute Force peu convaincant. Digital Anvil aurait-elle à son tour subit la malédiction du troisième opus ? Ha, ça me rappelle qu'il faudra que je consacre un article à cette légende...

Le but annoncé de Freelancer était de renouer avec les bons vieux shoots spatiaux dans la directe lignée des Wing Commander (leur célèbre auteur Chris Roberts faisant partie de l'équipe de développement). Au menu donc : dogfights, univers de jeu ouvert et vivant, et si possible un scénario intéressant.

Précisons au passage que bien qu'il soit sorti dans nos verts pâturages francophones, aucune version française n'a jamais vu le jour. L'intégralité du jeu reste donc résolument en british non sous-titré. (En fait si, voir les commentaires)

J'ai toujours pas compris ce que ce mec tient dans sa main gauche.

Trent, you go first. 

Freelancer est en fait la fausse séquelle de Starlancer, également créé par Digital Anvil, et se déroule 800 ans après les évènements de celui-ci. Ceci n'est toutefois important que dans la cinématique d'introduction, laquelle n'a d'ailleurs pas grand rapport avec l'histoire. Mais bon, elle est jolie, donc on laisse.
Quand ça commence comme ça, généralement...

A la suite d'une longue guerre civile dans notre système solaire, opposant l'Alliance à la Coalition, cinq vaisseaux de colonisations furent envoyés dans le secteur de Sirius afin de fuir le conflit. Chacun de ses vaisseaux fondera une nation portant leur nom (à l'exception du Hispania) : Liberty, Bretonnia, Rheinland, et Kusari. Je suppose que tu as déjà deviné de quels pays ils sont l'équivalent futuriste...

L'histoire suit donc Edison Trent, ex-mécanicien de Bretonia ayant décidé de devenir pilote freelance. Alors qu'il s’apprêtait à conclure une affaire juteuse avec un certain Lonnigan sur la station Freeport 7, celle-ci est attaquée et détruite par des vaisseaux non-identifiés.

21 février 2012

Fabriquons une conspiration

Parce que je sais pas pour toi, mais moi je m'ennuie ferme. La bourse est en baisse (à moins qu'elle ne soit en hausse, peu importe), la température fait de même, ainsi que mon compte en banque pour faire bonne mesure. Ceci cause chez moi une certaine frustration et un sentiment d'impuissance. Je vais donc faire ce que font tous nos amis les conspirationnistes dans cette situation : inventer une histoire de conspiration. Crédible, si possible, quoique ça ne soit pas la priorité.

Alors, tout d'abord, pas d'inquiétude, jeune apprenti, c'est une chose fort simple que d'inventer de toutes pièces une théorie du complot. Pas pour rien que ça arrive tous les jours. Quant à sa crédibilité, elle sera déterminée ultérieurement par un jury de tes pairs. Toutefois, vu qu'il y a des gens qui sont parvenus à avaler que la reine Élisabeth II est une reptilienne inter-dimensionnelle à forme humaine et qu'elle a ordonnancé la mort de Lady Di pour accomplir un rite satanique, je ne me fais pas trop de soucis.

Une image sans rapport aucun mais qui montre que la Triforce est un complot.

1) Une idée pour commencer


L'idéal, c'est d'utiliser comme base un sujet d'actualité qui a des chances de toucher un maximum de personnes, afin de s'assurer que la théorie du complot ainsi inventée aura une pénétration maximale sur le marché. Quelques exemples :

"Le chômage en France est-il causé par la dépression économique ou par les élites sionistes cherchant à détruire notre culture supérieure ?"
"Facebook est-il un outil de contrôle des masses ?"
"Pourquoi quand je pète ça fait pas marrer le chat ?"

Pour cet exemple, et en contradiction avec ce que je viens de dire (même pas peur !), je choisirais le sujet : "La NASA tente-t-elle de dissimuler l'existence d'une civilisation extra-terrestre sur Pluton ?", parce que j'aime bien l'espace, mais surtout parce que personne n'y comprend rien à l'astronomie. Et puis, c'est rigolo, les zitis. Sauf quand ils essaient de massacrer l'humanité, mais avouons quand même que ça n'arrive pas tous les jours*.

Yeah, totally.